À moto à l’année

Philippe Carignan aime tellement faire de la moto qu’il s’est équipé de pneus d’hiver – et d’un nouvel engin compatible – pour pouvoir rouler à l’année. «C’est mon moyen de transport préféré, raconte le Candiacois. Je m’en sers principalement pour aller travailler au centre-ville à Montréal.» Avant de se procurer des pneus d’hiver pour moto, l’homme de 41 ans prolongeait malgré tout sa saison au-delà du 15 décembre, date annuelle d’entrée en vigueur des pneus d’hiver obligatoires au Québec. Il profitait des exemptions dans la loi pour étirer son plaisir. Par exemple, un propriétaire qui remet en circulation un véhicule remisé ou un automobiliste qui s’en va dans le Sud en voiture peuvent profiter d’une période de grâce.

«Je suis définitivement un passionné. Même l’été quand il pleut, je tripe à rouler dans un orage ou sous la pluie.» -Philippe Carignan

Lorsque la météo s’annonçait au beau fixe pendant quelques jours, M. Carignan se prévalait de ce privilège. Il l’a ainsi fait pendant les hivers de 2013, 2014 et 2015. «Ce n’était pas la meilleure stratégie, admet ce conseiller en informatique, mais comme on avait droit à quatre exemptions par année par véhicule et que j’avais quatre motos, je pouvais avoir jusqu’à 16 semaines d’exemption.» À l’automne 2016, un de ses amis a changé sa vie lorsqu’il lui a appris qu’une compagnie turque vendait des pneus de moto d’hiver. Il s’est rué sur internet pour en acheter. Or, la grandeur n’était pas compatible avec aucune de ses motos. «J’ai donc fouillé sur Kijiji et j’ai déniché une BMW F650 GS semi-route en vente à Lavaltrie, raconte-t-il. Le soir-même, j’allais la chercher.» L’adhérence des pneus d’hiver Si M. Carignan n’a pas peur du froid, il veut rouler sur une asphalte dégagée de neige. Avant de partir le matin, il consulte la météo afin de savoir si la température sera au beau fixe. [caption id="attachment_37822" align="alignright" width="521"] Le sigle des pneus d'hiver.[/caption] «Ce qui est dangereux à moto, c’est le changement de la surface d’adhérence. Je ne la prends pas s’il y a de la neige au milieu de l’autoroute», explique-t-il. Désormais, M. Carignan ne se passerait plus de pneus d’hiver. Il a immédiatement senti une importante différence quant à l’adhérence sur la chaussée. «C’était comme rouler avec des pucks de hockey», admet-il avec le recul. Par ailleurs, celui qui compte plus de 16 ans d’expérience à moto affirme qu’il n’est pas <@Ri>frileux<@$p>. Il n’a aucun équipement chauffant à part des poignées qui venaient sur le modèle de base de la moto. Il s’est seulement doté de garde-poignées pour couper le vent. Les jours plus froids, il met un coupe-vent par-dessus son manteau de cuir doublé. Et ce n’est que l’an passé qu’il s’est équipé d’un pantalon de motoneige pour être plus confortable. «J’arrivais au centre-ville avec les cuisses vraiment froides», se souvient-il. Arrêté une fois La police l’a arrêté une seule fois en hiver pour voir si ses papiers et ses pneus étaient en règle. De son côté. M. Carignan se dit très prudent sur sa «moto d’hiver». Il ne suit pas de près, question de voir les obstacles sur la chaussée comme les nids-de-poule. Puis, les automobilistes sont généralement courtois envers lui, dit-il. «Dans les courbes, on me suit de plus loin, comparé à l’été», constate M. Carignan. D’autres automobilistes sont tout simplement envieux de son sort et n’hésitent pas à lui faire des signes d’appréciation avec le pouce en l’air! Chiffres significatifs -16,5o Celsius Son record de froid à moto, réalisé le lundi 26 janvier 2018. 20 à 25 jours Nombre de jours d’hiver en moyenne pendant lesquels Philippe Carigan roule à moto. 2 000 km Nombre de kilomètres en moyenne qu’il parcourt en hiver. [caption id="attachment_37823" align="aligncenter" width="521"] Le motocycliste sort sa moto l'hiver lorsque les chaussées sont dégagées.[/caption]