Actualités
Société

Des acteurs municipaux se souviennent du verglas

le mercredi 03 janvier 2018
Modifié à 16 h 06 min le 03 janvier 2018
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Pour souligner les 20 ans de la  crise du verglas ayant débuté le 5 janvier 1998, Le  Reflet s’est entretenu avec trois acteurs ayant vécu  cette catastrophe naturelle de près. Aux dires de  ces intervenants, c’est un événement qui «ne s’oublie pas». Lise Martin, alors mairesse de Saint-Philippe, se  souvient avoir reçu un appel de Québec le 6 janvier au matin pour décréter l’état d’urgence. «Vers midi, on avait aménagé le centre communautaire  pour recevoir les gens, raconte-t-elle. On avait demandé à IKEA de nous fournir des chandelles et mon ami Robert Brosseau, qui avait un restaurant, s’était engagé à nous préparer les repas. On était prêt.» Saint-Philippe a été une des Villes de la région les  plus touchées, demeurant dans le noir au moins  30 jours, rappelle Mme Martin.  Un jour où la mairesse savait que le premier ministre Lucien Bouchard dînait à Montréal, elle  s’y était rendue avec son mari pour demander de  l’aide.
«Une fois, j’étais au centre  communautaire et on s’est mis à voir  tomber les pylônes comme des dominos. C’était irréel. On avait l’impression d’être dans un film, mais ça se passait sous  nos yeux. » - Jocelyne Bates, mairesse de Sainte-Catherine
«Il faisait une rencontre avec les directeurs  généraux des grandes Villes, mais nous, on n’en avait pas de DG, indique-t-elle. Je lui ai dit, c’est bien beau aider les grandes Villes, mais nous?» À la suite de cette rencontre, Québec avait envoyé deux grosses génératrices qui avaient pu être installées au centre communautaire et à la maison des religieuses. [caption id="attachment_36238" align="alignnone" width="521"] Les pylônes du Parc Champlain à Candiac ont plié sous le verglas.[/caption] [caption id="attachment_36243" align="alignnone" width="521"] La Ville de Candiac, reconnue pour ses arbres matures, a lourdement écopé lors de la Crise du verglas.[/caption] Panne moins longue à Sainte-Catherine et Delson Du côté de Sainte-Catherine, Jocelyne Bates, qui  complétait son premier mandat à la mairie, dit avoir  demandé l’appui du Collège Charles-Lemoyne pour  pouvoir héberger et nourrir les citoyens. «Un moment donné, le premier ministre a promis  une corde de bois à tout le monde pour les foyers, mais il n’y en avait plus nulle part! Un de nos pompiers avait un contact à Laterrière à Saguenay et on a pu en avoir avec eux», se remémore-t-elle. À Delson, près de 400 personnes ont eu recours  aux services de la Ville, mais la majorité des citoyens avaient pu demeurer chez eux parce qu’ils étaient équipés de foyers ou de génératrices, affirme le conseiller municipal Réal Langlais. «On a vidé le Canadian Tire pour mettre des matelas et génératrices à l’école Louis-Lafortune», dit celui qui avait été nommé coordonnateur des mesures d’urgence. Hydro-Québec avait établi son poste de commandement  au centre communautaire et l’armée logeait à l’aréna. «Ils se sont assurés que le courant revienne rapidement à l’usine de filtration d’eau à Candiac pour ne pas qu’on en manque», explique M.Langlais. Delson et Sainte-Catherine ont manqué d’électricité une dizaine de jours. Entraide Nos trois interlocuteurs s’entendent pour dire que cette crise a soudé les gens et créé de belles chaînes d’entraide.  Tous ont d’ailleurs levé leur chapeau aux  employés municipaux et bénévoles qui ont parfois délaissé la chaleur de leur foyer pour venir en aide à d’autres plus mal pris. «On vivait une catastrophe, mais le paysage, avec toute cette glace, était féérique, affirme Mme Bates. Ça prend parfois des épreuves comme celle-là pour réaliser à quel point on est bien.» [caption id="attachment_36246" align="alignnone" width="521"] La mairesse de Sainte-Cartherine, Joceylyne Bates, remerciant des soldats des l'armée canadienne pour leur travail.[/caption] La crise du verglas en 3 dates et 3 chiffres 5 au 9 janvier 1998 Un des plus importants désastres naturels en Amérique du Nord survient, alors qu’une pluie verglaçante tombe pendant 80 heures, laissant une couche qui atteint 100 mm par endroits. Le poids du verglas provoque des pannes de courant généralisées par l’écroulement de pylônes de plusieurs lignes à haute tension. Plus de quatre millions de personnes sont laissées sans électricité pendant des périodes variant de quelques jours à cinq semaines. Les régions de Montréal et de la Montérégie sont les plus touchées. 8 janvier 1998 Le gouvernement du Québec décrète l’état d’urgence. 10 janvier 1998 La moitié de la population est privée d’électricité et Hydro-Québec estime qu’il lui faudra au moins deux semaines pour réparer les dégâts sur la Rive-Sud. 100 000 Le nombre de personnes qui ont dû se réfugier dans des centres d’hébergement, faute de se rendre chez des proches qui possèdent une génératrice pour s’éclairer et/ou un foyer pour se réchauffer. 16 000 Le nombre de soldats des Forces armées canadiennes dépêchés pour aider au nettoyage, aux évacuations et pour assurer la sécurité. 1,6 milliard $ Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a dénombré 792 514 réclamations de dommages aux maisons, autos et autres propriétés pour un total d'environ de 1,6 milliard $. Il s'agit du règlement d'indemnités le plus coûteux jamais versé pour un événement par les assureurs du Canada, selon le BAC. (Source: Wikipedia) À lire aussi: Vos souvenirs de la crise du verglas