Opinion

Au feu, les pompiers !

le mercredi 14 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 14 décembre 2016

Voici le billet du 14 décembre 2016 d'Hélène Gingras.

Avez-vous vu les pompiers devant nos bureaux vendredi en fin de journée?

Il était presque 16h quand ma collègue Roxane s'est mise à dire que ça sentait bizarre dans le bureau. David s'est levé. Puis, il m'a appelé à son tour après perçu quelque chose d'anormal dans l'air.

Effectivement, ça sentait bizarre. Il flottait une odeur de pétards. Comme ceux que je faisais éclater quand j'étais petite. Vendus en rouleaux de 100. Couchés en rangée sur un mince papier rose-rouge.

On s'installait sur la bordure de ciment de la rue. On étalait une dizaine de pétards. Puis on prenait une roche pointue qu'on passerait dessus rapidement. Pow! Pow! Pow!

Parfois, on recevait une étincelle. Qui brûlait. Peu importe comment ça se passait, l'odeur était caractéristique. C'est ce que j'avais en tête quand je me suis mise à faire le tour du rez-de-chaussée à mon tour. À la différence des pétards de mon enfance, l'odeur avait des pointes beaucoup plus prononcées. Poignantes.

On s'est mis à chercher la source, mais ça semblait se propager dans la ventilation. Pendant un temps, nous avons pensé que l'odeur venait du garage d'à côté. Qu'un employé avait longuement frotté la carrosserie d'un véhicule avec une meuleuse. Et que c'était passé de leur ventilation à la nôtre. Mais ça clochait. Parce qu'il n'y avait aucune odeur à l'extérieur.

On s'est résolus à appeler les pompiers. Personne ne voulait partir pour le week-end sans avoir élucidé le mystère. Ou risquer un incendie.

Après nous avoir confirmé que nous n'avions pas rêvé, les pompiers se sont mis à chercher dans tous les sens. Aussi mystifiés que nous. Faisant des tests ici et là. Nous interrogeant sur le passage de l'employé de l'entretien du système de chauffage. Plus tôt dans la journée.

Leur hypothèse la plus solide pointait notre système informatique en réseau. Soupçonnant une défectuosité. Un bloc d’alimentation en train de lâcher, par exemple.

Jusqu'au moment où un pompier a poussé un bureau. Et qu’il a récupéré derrière une rallonge téléphonique tombée dans un calorifère. Et dont la noirceur ne laissait aucun doute sur son état avancé de surchauffe. Une fois revenu à la température pièce, il s’est sectionné quand ma collègue Annie l’a manipulé.

Un incendie est si vite arrivé. Merci messieurs les pompiers.