Opinion

Billet : À l'école de demain

le jeudi 28 septembre 2017
Modifié à 14 h 39 min le 28 septembre 2017
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Si vous étiez ministre de l'Éducation, quels cours mettriez-vous à l'horaire? Quand j'étais petite, j'ignorais que mon père et mon oncle ne gagnaient pas le même salaire. Aussi, je ne comprenais pas quand ma mère nous disait que nous ne pouvions avoir telle ou telle chose. Contrairement à mes cousins.  J'ai déjà exprimé ici mon regret de ne pas avoir eu des cours plus pratiques au secondaire. Pour nous expliquer les finances. L'importance de faire un budget. Les différences entre un travailleur autonome et un fonctionnaire en termes de fonds de pension et d’avantages sociaux.   Il n'est pas dit que les élèves sur les bancs d'école, dont moi, aurions fait des choix différents. J'en doute pour la plupart. Parce qu'il est important d'exercer un métier qui nous interpelle. Mais il n'en demeure pas moins qu'on aurait été mieux renseigné. Plutôt que d'apprendre sur le tard. Sur le marché du travail. Et faire du rattrapage. Parfois, je me dis que l'absence de ces cours d'économie est en grande partie responsable de l'endettement record d'aujourd'hui des familles canadiennes. Parce qu'il suffit de se procurer une nouvelle carte de crédit quand l'autre a atteint sa limite... Je pense aussi que l'école adaptée à la vie d’aujourd’hui devrait offrir des cours généraux sur le bien-être et la santé. Surtout en ces temps où le stress et l'anxiété sont les pires maux du siècle.  Je regrette qu'on ne m'ait pas mieux expliqué l'importance d’avoir de bonnes nuits de sommeil. Pour récupérer. D'éviter de brûler la chandelle par les deux bouts. De bien me nourrir. D'éviter les calories vides. Parce que je n'ai qu'un seul corps. Et qu'il se doit d'être bien entretenu si je veux vivre longtemps. Mes parents m'ont bien rabattu la chance que j'avais/ai d'être en santé. Mais je n'étais pas en mesure d'en saisir l'importance à l'époque. J'aurais voulu plus de profondeur en classe. Des explications. Des réflexions.  Au même titre que j'aurais souhaité qu'on aborde davantage les notions de bien-être. Du phénomène des endorphines qui rendent l'activité physique si importante. Pour savoir quoi faire quand on traverse une mauvaise passe. Qu'on nous parle davantage de méditation. Ou de respiration. Ou qu'on m'y initie. Au lieu, encore une fois, de faire du rattrapage à l'âge adulte. «Ce qui est le plus négligé dans nos écoles est justement ce dont nous avons besoin le plus dans la vie.» -Herbert Spencer