Opinion

Cinquante ans d’occupation exigent une action

le mercredi 25 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 25 janvier 2017

Depuis 50 ans, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza subissent une occupation qui viole la dignité humaine, aussi bien celle des Palestiniens que des Israéliens. C’est un scandale auquel nous ne pourrons jamais nous habituer.

Chaque année depuis 1998, notre Coordination appelle à la justice et à la paix. Et la souffrance continue. Notre appel doit être encore plus fort. Évêques, nous implorons les chrétiens de nos pays de reconnaître notre responsabilité, de nous informer, de prier et d’agir.

Ils sont nombreux ceux qui, en Terre Sainte, ont passé toute leur vie sous une occupation qui accentue la ségrégation sociale, mais qui gardent l’espoir et luttent pour la réconciliation. Aujourd’hui plus que jamais, ils méritent notre solidarité.

Nous avons tous la responsabilité de nous opposer à la construction de colonies. Cette annexion de fait des terres compromet non seulement les droits des Palestiniens dans des territoires comme Hébron et Jérusalem-Est, mais, comme l’ONU l’a récemment reconnu, met également en péril les chances de paix.

Nous avons tous la responsabilité d’aider le peuple de Gaza, qui vit plongé dans une véritable catastrophe humanitaire que l’homme lui-même a provoquée. Ses habitants ont maintenant passé une décennie sous le «blocus», aggravé par une impasse politique alimentée par la mauvaise volonté qui sévit de tous les côtés.

Nous avons tous la responsabilité d’encourager la résistance non violente qui, comme le rappelle le Pape François, a permis de grands changements dans le monde. Cela est particulièrement nécessaire face à des injustices telles que la construction persistante du mur de séparation sur les terres palestiniennes, notamment dans la vallée de Crémisan.

Nous avons tous la responsabilité de promouvoir une solution qui prévoit deux États. Le Saint-Siège a souligné que «si Israël et la Palestine ne s’entendent pas pour exister côté à côte, réconciliés et souverains dans des frontières mutuellement convenues et internationalement reconnues, la paix restera un rêve éloigné et la sécurité une illusion.»

Nous avons tous la responsabilité d’aider l’Église locale, ses services, ses bénévoles et ses ONG. Dans les circonstances les plus difficiles, ceux-ci font preuve d’une grande «résilience» et mènent des actions qui sont en mesure de changer la vie des gens. Notre foi en Dieu nous donne l’espérance. Le témoignage des chrétiens en Terre Sainte, et surtout des jeunes que nous avons rencontrés nous inspire.

La Bible nous dit: «Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays» (Lévitique 25,10). Au cours de cette cinquantième année d’occupation, prions pour la liberté de tous en Terre Sainte et soutenons concrètement ceux et celles qui œuvrent à la construction d’une paix juste.

S.E. Mgr Declan Lang, Angleterre et Galles – Président de la Coordination pour la Terre Sainte; S.E. Mgr Riccardo Fontana, Italie; S.E. Mgr Stephen Ackermann, Allemagne; S.E. Mgr Pierre Bürcher, Conférence Épiscopale des Pays du Nord; S.E. Mgr Oscar Cantú, UDA; S.E. Mgr Christopher Chessun, Église d’Angleterre; S.E. Mgr Michel Dubost, France; S.E. Mgr Lionel Gendron, P.S.S., Canada; S.E. Mgr Dr. Felix Gmür, Suisse; S.E. Mgr Nicholas Hudson, Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne; S.E. Mgr William Kenny, Angleterre et Galles; S.E. Mgr William Nolan, Écosse; avec le soutien de Mgr Duarte da Cunha, secrétaire général du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe et Fr. Peter-John Pearson, Conférence Épiscopale d’Afrique du Sud.