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Corridor économique de l'autoroute 30 : Saint-Constant anticipe des revenus annuels de 5,4 M $

le mardi 07 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 07 février 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Saint-Constant mise sur l’aménagement du corridor économique le long de l’autoroute 30 afin d’attirer des entreprises qui pourraient rapporter jusqu’à 5,4 M$ en taxation annuelle.

«On estime le potentiel économique à environ 15% de notre budget qui est de 36 M$. C’est une opportunité pour Saint-Constant d’avoir des revenus supplémentaires qui viendront équilibrer l’assiette fiscale», a déclaré au Reflet le maire Jean-Claude Boyer.

«Il y a une rareté de terrains dans la région de Montréal pour recevoir des entreprises spécialisées dans la logistique (ex. centre de distribution). Trouver des terrains de deux à quatre millions de pi2 en bordure d’autoroute et qui ne sont pas contaminés, ce n’est pas évident», intervient Louis Lacroix, directeur au développement économique pour la Ville de Saint-Constant.

Cette pénurie fait en sorte que des entreprises se tournent vers l’Ontario. Une situation que Québec veut corriger, selon M. Lacroix. Pour qu’un tel scénario se réalise, il faut que le gouvernement procède à l’adoption du projet de loi 85 déposé en décembre 2015 par le député de Châteauguay et actuel président du Conseil du trésor, Pierre Moreau.

Décret

Tel que présenté, le projet de loi 85 ne vient pas créer de parcs industriels où les municipalités seront les maîtres d’œuvre, mais désigne plutôt des secteurs, localisés entre autres en zone agricole, où seront autorisés les activités industrielles sans procéder au dézonage. Le gouvernement mettra en place un guichet unique pour que les compagnies ciblées en quête d’un terrain déposent leur demande.

«Québec regardera les emplacements disponibles le long du corridor économique de l’autoroute 30, selon les besoins des entreprises», explique M. Lacroix.

L’implantation des futures compagnies sera autorisée par décret du gouvernement. Une situation avec laquelle le maire de Saint-Constant est plus ou moins confortable.

«Tel que le projet de loi est rédigé, les Villes n’ont aucun pouvoir pour s’objecter à la venue d’une entreprise sur son territoire. Les municipalités touchées par le corridor économique sont contentes de cette initiative de développement, mais ne veulent pas se le faire rentrer dans la gorge de A à Z», prévient M. Boyer.

 

Chef d’orchestre

Prudent, le maire met un bémol sur le type d’entreprises retenues (de logistique) par Québec pour la nouvelle zone industrielle. Des entreprises où la circulation des camions ne sera pas négligeable.

«Est-ce que ce type d’entreprise est idéale? Non. On aurait pu avoir autre chose. Tu préfères toujours gérer ton parc industriel, être ton propre chef d’orchestre. Ceci dit, c’est à nous de bien articuler cette zone avec notre règlementation municipale, notamment sur les nuisances. Le moment venu, on va rencontrer les résidents du secteur. Il y a des zones tampons naturelles [boisés] et on peut en aménager d’autres», explique le maire.

Il croit qu’il y a moyen de bien faire les choses à travers la nouvelle vision du gouvernement. De plus, rien n’empêche les municipalités visées, malgré l’implantation d’un guichet unique par Québec, d’effectuer du démarchage pour convaincre les entreprises de venir s’installer chez elles. À ce propos, Saint-Constant souhaite voir s’établir dans la zone industrielle anticipée des compagnies œuvrant dans le secteur agroalimentaire.

Toutefois, c'est le gouvernement qui aura le dernier mot.

Le maire désire la tenue d’une commission parlementaire pour peaufiner le projet de loi 85, qu’il souhaite voir adopté en juin 2017. À cet égard, la MRC de Roussillon déposera un mémoire au nom des villes concernées.

À l’heure actuelle, la Ville ne possède aucun parc industriel. Une situation que le maire Boyer a déplorée à plusieurs reprises.

 

Concernant la future zone industrielle

D’une superficie de 109 hectares – l’équivalant de 109 terrains de football – la zone industrielle désignée sera située de part et d’autre de la montée de Lasaline entre le chemin menant à l’ancien camp militaire construit en 1943, près des limites de Delson. Une sortie sera aménagée à la hauteur du secteur de la montée de Lasaline, entre le dépôt de neiges usées et la rivière de la Tortue. Le corridor économique le long de l’autoroute 30 touche les MRC de Roussillon, Beauharnois-Salaberry et Vaudreuil-Soulanges.