Actualités
Société

En croisade pour légaliser les poules en milieu urbain

le mercredi 20 décembre 2017
Modifié à 8 h 26 min le 20 décembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Forcé de se départir des trois poules qu’il possède depuis un an et demi, Éric Lambert milite pour que celles-ci soient permises en milieu urbain. Il somme l’administration de Sainte-Catherine de s’inspirer des Villes de Carignan, Chambly et Drummondville qui permettent désormais l’élevage de poules en Ville. «Si on respecte les bonnes pratiques d’entretien, le poulailler ne dégage pas d’odeurs, explique le père de famille. Et en terme de bon voisinage, les poules font beaucoup moins de bruit que le chien, par exemple, parce qu’il n’y a pas de coq avec elles.» M.Lambert convient que les poules «s’expriment» un peu plus le matin lorsqu’elles pondent, mais autrement, elles ne produisent pas de décibels plus forts que ceux de la voix humaine, affirme-t-il. Le résident de Sainte-Catherine, qui a eu la visite de la police il y a plus d’un mois à la suite d’une plainte, souhaite que la Ville modifie son règlement municipal. Il se dit même prêt à faire partie d’un projet-pilote. «J’ai lancé le groupe Facebook Pour la légalité des poules à Sainte-Catherine et je fais du porte-à-porte dans mon quartier pour sensibiliser les gens, indique le résident de la rue des Orioles. Dans la dernière année, plusieurs Villes se sont rangées en faveur des poules urbaines. Donc, la documentation existe et il y a des modèles de référence pour Sainte-Catherine.» Interrogée par Le Reflet, la Municipalité fait savoir que ce n’est pas dans ses intentions de modifier la réglementation «à court terme». «Il devra se conformer au règlement dans les délais qui lui seront transmis par les inspecteurs de la Ville», a affirmé la directrice des communications Amélie Hudon. Avantages nutritifs et écologiques Colette, Gallina et Mapoule produisent près de 350 œufs frais par année. Nourries aux grains biologiques, elles vaquent à leurs occupations dans le poulailler fait de matériaux recyclés que M. Lambert a construit. Elles demandent peu de soins. «Je suis un environnementaliste qui a un potager et qui composte, indique le gestionnaire de projets. Pour moi, c’est dans la logique des choses d’effectuer un retour à la terre et de réduire mon empreinte écologique en produisant le plus possible mes aliments.» Si ces œufs ont une meilleure valeur nutritive, ils effectuent aussi très peu de chemin entre le nid et l’assiette. Pour celui qui prône l’achat local, il n’y a pas plus près que ça! «Ce sont des valeurs que je veux transmettre à mon garçon et à ma fille qui sont maintenant très attachés aux poules et qui les considèrent comme des membres de la famille», dit-il. Pratique répandue, selon un commerçant D’après Daniel Laverdière, copropriétaire de Laverdière & fils, les petits poulaillers urbains se répandent de plus en plus dans la région, même si en théorie, pratiquement aucune Ville du coin n’accepte ces bêtes à plumes. «On vend de la moulée pour les poules et je peux te confirmer que ce ne sont pas que des producteurs agricoles qui en achètent, dit le commerçant de Saint-Constant. Si on faisait le tour avec un drone, je suis pas mal sûr qu’on en verrait un méchant paquet.» Qu’en est-il des autres Villes ? Le règlement de toutes les Villes du territoire stipule que la garde des animaux de ferme, dont les poules, est permise uniquement en zone agricole. Candiac: La Ville n’a pas reçu de demandes de citoyens concernant les poules en milieu urbain et ne compte pas modifier sa réglementation. Delson: L’administration dit avoir reçu deux ou trois demandes au fil des ans, qu’elle a refusée. Delson a déjà reçu des plaintes de citoyens concernant des poules et les propriétaires de celles-ci ont dû s’en départir. La Prairie: La Ville n’a pas eu de demandes à cet effet au cours des dernières années. Saint-Constant: La Ville n’a pas de règlement à cet effet. Il est prévu d’en présenter un au conseil municipal cet hiver. Le conseil a déjà eu des demandes pour que les poules urbaines soient permises à Saint-Constant. Jusqu’à maintenant, elles sont tolérées tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas de plainte du voisinage. Saint-Mathieu: La Ville n’a reçu aucune demande, plainte ni commentaire au sujet des poules en zone urbaine. Saint-Philippe: La Ville de Saint-Philippe a déjà reçu quelques demandes concernant les poules en milieu urbain en 2016 et le sujet avait alors été traité en séance de conseil municipal. La décision avait été de maintenir la réglementation en vigueur, qui n’autorise pas les poules en milieu urbain sur son territoire.