Société

Une denturologiste fait preuve de générosité envers une veuve

le jeudi 21 décembre 2017
Modifié à 10 h 08 min le 21 décembre 2017
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Linda Marier est passée par une succession de moments difficiles ces dernières années. L’inondation de sa maison, le décès de son mari et l’apparition d’un kyste au cerveau ont mis sa vie sur pause pendant presque cinq ans. Un geste de générosité de la part de Caroline Marsan, de Delson, est toutefois venu mettre un baume sur sa peine. Le 25 décembre, ça fera un an que le conjoint de la résidente de Châteauguay a perdu la vie des suites du cancer. «Noël va être difficile cette année», laisse-t-elle tomber, les larmes aux yeux et la gorge nouée. Mme Marier a pris soin de son mari malade durant quatre ans et demi à leur domicile. «Je ne m’occupais pas de moi du tout, poursuit-elle. Il ne me restait que trois dents dans la rangée du haut.» La cousine de son mari, Céline Brideau, a décidé de prendre les choses en main en demandant à sa dentiste de rencontre Mme Marier. «Je lui ai demandé si elle était tombée sur la tête! J’ai toujours eu peur du dentiste pour mourir! Elle m’a dit qu’il était trop tard et que j’avais déjà un rendez-vous», raconte-t-elle. Les dentistes Nancy Setlakwe et Roxane Katiya, de Sainte-Julie, ont pris des radiographies, nettoyé les dents de la rangée du bas et extrait trois dents malades. «C’était déjà généreux de leur part de m’offrir ces services, affirme la Châteauguoise. Mais Céline a voulu poursuivre son mouvement de donner au suivant. Elle a écrit à tous les denturologistes de la région pour savoir si l’un d’entre eux voulait m’offrir gratuitement une prothèse dentaire.» Deux minutes après l’envoi, Mme Brideau recevait une réponse positive de Caroline Marsan, des cliniques du même nom à Delson et Châteauguay. «Je n’en revenais pas! Je l’ai tellement remerciée après mon dernier rendez-vous quand j’ai eu ma prothèse. Je me suis regardée dans le miroir et j’aurais juré que ce n’était pas moi. Regarde comme c’est naturel. Mes dents sont tellement belles», dit-elle à l’auteure de ces lignes. «Je ris maintenant, ajoute-t-elle. Je n’osais plus rire pour ne pas montrer mes dents. Quand mon mari est retourné voir sa famille à Rimouski alors qu’il était malade, je n’y suis pas allée parce que j’avais trop honte de mon physique.»
«Je ne pensais pas qu’il y avait encore des gens aussi généreux. Ç’a m’a fait chaud au cœur.» -Linda Marier
Dans cette période de noirceur, ce geste de générosité apparaît comme une lueur, souligne Mme Marier, qui fait face à la maladie depuis ce printemps. «Après la mort de mon mari, j’ai contracté une méningite. J’ai été hospitalisée deux semaines et les médecins m’ont réanimée à deux reprises, raconte-t-elle. En même temps, ils ont trouvé un kyste dans mon cerveau. J’ai passé plusieurs scans et ils ne savent pas encore de quoi il s’agit. Après tout ce que j’ai vécu dans les dernières années, j’espérais que ça se termine, mais non.» Elle compte sur le soutien indéfectible de Mme Brideau. «Comme je ne conduis pas, elle part de Sainte-Julie jusqu’à Châteauguay pour m’amener à l’hôpital Charles-Lemoyne à Longueuil, explique-t-elle. Et si elle n’avait pas été là, je ne serais jamais allée voir un dentiste. Je lui en dois toute une!» D'autres histoires de générosité qui ont marqué l'année 2017

Incendie d’une maison à Saint-Constant : Fluppy donne l’alerte

Un nouveau départ pour Coralie, greffée du rein Don de lait, don de vie