Culture

Des passionnés de théâtre se mettent en scène

le vendredi 01 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 mai 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

LA PRAIRIE - En septembre, Hélène Massé a proposé à ses élèves autistes de faire un projet d’arts plastiques. Mais eux, ils n’en avaient rien à faire de la colle et des ciseaux; ils voulaient faire du théâtre!

Depuis quelques années, la professeure de 2e cycle à l’école secondaire de la Magdeleine monte une création collective avec ses élèves. La troupe écrit, conçoit les costumes, les décors et fait la mise en scène de la pièce. En début d’année, elle a proposé un autre projet, mais les élèves tenaient mordicus à monter sur scène.

«C’est ma dernière année dans ma classe et je voulais qu’on fasse quelque chose en groupe, a expliqué Éric Martin qui incarnait le personnage principal. Le théâtre, c’est aussi le meilleur moyen de développer sa créativité.»

L’an passé, Sarah Imbeault s’était désistée à cause de la gêne. Elle avait participé à toutes les étapes, mais avait dû être remplacée au pied levé peu de temps avant la représentation. Cette fois-ci, elle voulait aller jusqu’au bout.

«Ça m’a sortie de ma zone de confort et je suis super contente de l’avoir fait, a-t-elle confié après la représentation de ce matin à la salle Richard-Sauvageau. C’était vraiment une belle expérience.»

Le message

Ensemble, les dix élèves ont imaginé Le syndicat des monstres qui raconte l’histoire d’un psychiatre blasé. Alors que la mort propose d’abréger ses souffrances, ses monstres intérieurs interviennent et refusent de le laisser partir avant de les avoir libérés.

«Dans le cours d’éthique, les jeunes ont réfléchi sur le message qu’ils voulaient lancer, a fait savoir Mme Massé. Des élèves ont fait remarquer que certains camarades utilisaient l’expression "Fais pas ton autiste" pour dénigrer l’autre et on s’est penché là-dessus.»

«De façon générale, les autres sont assez respectueux et acceptent qu’on soit différent, mais on entend encore des affaires plates», note Éric Martin.

«Mais en même temps, c’est quoi être normal? questionne Sarah Imbeault. On est différent, mais tout le monde l’est un peu.»

Spectateurs touchés

Après la première représentation, plusieurs élèves de l’école ont félicité les comédiens. Certains parents ont aussi avoué à la professeure avoir versé quelques larmes.

«Ont est tellement fiers d’eux», a dit une mère.

«Un diagnostic d’autisme, ça fait peur et ce n’est jamais évident pour les parents, reconnaît Mme Massé. Quand ils voient que leur enfant, qui des fois n’a pas dit un mot avant l’âge de 4 ans, est capable de tant de belles choses, c’est touchant», conclut-elle.

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