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Du design intérieur à celui de la mode pour une Laprairienne

le jeudi 16 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 16 mars 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Christine Guérette savait qu’elle possédait depuis l’adolescence un don inné pour la couture. L’agencement des couleurs, le choix des textiles, le design et la confection ne lui posaient pas de problème. Elle ne songeait toutefois pas à se lancer en affaires.

«J’ai fait pendant des années du design intérieur. Je ne comprenais pas que je pouvais vivre du design de mode. Je ne me faisais pas confiance, et ce, même si j’avais le talent pour le faire», raconte la résidente de La Prairie.

C’est son travail de designer intérieur qui l’a ramenée à l’univers de la mode.

«Dans mon travail, je devais beaucoup me déplacer. Je portais toujours des vêtements de yoga pour voyager dans les avions, mais je ne pouvais pas me présenter habillée ainsi devant des clients», poursuit Mme Guérette.

Liberté d’action

Il y a deux ans, elle fait le saut en travaillant auprès d’autres designers de mode. Cette collaboration a cessé en raison de son désir d’avoir une liberté d’action pour créer sans contraintes.

«Ça ne fonctionnait pas parce que je ne faisais pas ce que je voulais, affirme-t-elle. Je suis un être libre. J’ai décidé de partir seule. À ce moment, tout s’est mis en place. J’ai trouvé toutes les matières [textiles] que je voulais et tous les bons fournisseurs.»

C’est ainsi qu’est né Armuto. 

 

Matière infroissable

Le prêt-à-porter qu’elle propose s’adresse à une clientèle féminine dans la trentaine et plus. Les pièces de sa collection (robes, jupes, tuniques, gamines – contraction des mots gants et mitaines –, et autres) ont la particularité de se transformer et de s’agencer.

«Ce sont des vêtements modulaires: tout va avec tout. Par exemple, les jupes deviennent des robes et elles peuvent se porter de plusieurs façons. Les vêtements se roulent dans une valise sans se froisser», souligne-t-elle.

Pour éviter le froissement, Christine Guérette a recours à des textiles conçus à cet effet comme le stretch, le Souplex et le Coolmax.

«Une de mes tuniques noires, qui est un de mes plus gros vendeurs, a du Coolmax. Ça éloigne la sueur du corps, garde au frais et au sec.  Il est perméable à l’air», fait remarquer la designer de mode.

Gestion et projets

Christine Guérette gère toutes les étapes de production de sa collection. Dans son atelier-boutique à Saint-Bruno, elle consacre une soixantaine d’heures par semaine à son travail avec une employée à temps partiel. Une charge qu’elle trouve parfois difficile, même sur le plan financier.

«Je suis toute seule. J’ai tout fait, même mon site de vente en ligne (elle a même endossé le rôle de modèle pour présenter ses créations vestimentaires). Je suis à la recherche de partenaires financiers, car en ce moment je dois avancer tous les fonds», dit-elle.

Une fois conçue, sa collection est confectionnée par un atelier de couture à Longueuil.  Pas question de recourir à une main-d’œuvre étrangère.

«Jamais je ne produirai dans un autre pays. Je veux encourager l’économie et le savoir-faire québécois. De plus, il y a beaucoup de risques à faire en Chine à moindre coût.»

Si la région du grand Montréal constitue son principal marché, Christine Guénette souhaite percer le marché américain. Elle a suivi une formation avec l’organisme Commerce international Québec – Montérégie-Ouest pour exporter ses créations.

«Je m’en vais à la fin du mois en Floride participer à des shows [foires] pour l’exportation américaine. C’est le marché que je vise depuis le depuis que j’ai commencé», mentionne-t-elle.

Elle a bon espoir que sa collection Soleil et croisières attire l’attention des Américaines.