Culture

Exposition: la force du noir et blanc

le mercredi 16 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 16 août 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Oser le noir sur blanc, c’est le pari qu’a pris Ginette Morneau en évacuant toute couleur de ses créations. Exposées au Centre multifonctionnel Guy-Dupré à La Prairie jusqu’au 11 septembre, les 17 toiles de l’artiste présentent un univers figuratif et abstrait.

«En 2016, je me suis donné le défi d’utiliser seulement le noir pour mes créations, explique Mme Morneau. Je voulais travailler ma composition et aller chercher de la richesse ailleurs que dans la couleur. Je mise davantage sur la texture ou le clair-obscur, par exemple.»

Si le noir évoque d’emblée le glauque ou la lourdeur, l’artiste-peintre est d’avis que cette teinte peut aussi être très lumineuse et empreinte de douceur.

Déployé dans une palette infinie de gris, le noir n’est jamais dilué avec du blanc, indique Mme Morneau.

Suggérer sans imposer

Pour contourner le syndrome du canevas blanc, la femme native des Cantons-de-l’Est applique des taches d’acrylique sur son support et l’asperge d’eau. Elle observe ensuite les formes que crée le ruissellement.

«J’avais souvent de la difficulté à démarrer, dit-elle. De cette façon-là, des paysages ou des personnages surgissent et je me laisse guider par ce que j’y vois.»

Ses visages, volontairement sans traits, laissent place à interprétation. Le spectateur est ainsi libre d’y lire l’émotion qu’il veut.

Pour les paysages, celle ayant effectué des études en design graphique aime insérer des éléments suggérant diverses formes.

«Je pense qu’on ne se lasse pas de regarder mes toiles parce qu’on peut toujours y découvrir différentes choses», estime-t-elle.

Démocratiser

Pour diversifier ses activités, Mme Morneau offre un service de location de toiles.

«Il se vend beaucoup de reproductions dans les magasins, mais je trouve ça important de permettre aux gens de posséder, sans obligations, une œuvre originale à peu de frais», dit-elle.

De cette façon, l’art devient accessible à tous les types de portefeuilles et peut se renouveler au même rythme que coussins et rideaux, ajoute-t-elle.