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Fermeture de l’usine GE Power à La Prairie : La Ville s’engage à épauler les travailleurs

le mardi 06 février 2018
Modifié à 14 h 04 min le 06 février 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Une trentaine d’employés de l’usine GE Power à La Prairie se sont présentés à la séance du conseil municipal de La Prairie, le lundi 5 février. Ils ont demandé et obtenu des élus leur soutien face à la fermeture de l’entreprise prévue au début de l’été. «Nous voulions sensibiliser nos politiciens d’ici à prendre toutes les mesures possibles pour protéger les emplois locaux. On est à la merci de la mondialisation. On se fait couper nos emplois comme si de rien n’était», a déclaré au Reflet Hugues Rolland, président du syndicat national des travailleurs en accessoires électriques SNTAE affilié à la CSN. Le conseil a adopté à l’unanimité une résolution par laquelle la Ville de La Prairie s’engage à prendre «tous les moyens raisonnables pour appuyer la lutte menée par les travailleurs et travailleuses de GE Power dans le maintien de leur emploi à La Prairie.»
«On va faire les actions qu’il faut.» - Donat Serres, maire de La Prairie  
La résolution était dans l’ordre du jour.   Actions Hugues Rolland a interpellé le maire Donat Serres sur les moyens que compte prendre la Ville pour traduire sa résolution en action. Il a rappelé que M. Serres, en tant qu’élu, a plus facilement accès à ses homologues de la scène provinciale pour les inciter à intervenir. Le maire a répondu qu’il souhaitait que la rencontre qui doit avoir lieu entre les représentants du syndicat et le député provincial de La Prairie, Richard Merlini, le vendredi 9 février, leur permette d’obtenir un rendez-vous avec la vice-première ministre et ministre de l’Économie, Dominique Anglade. Donat Serres a reconnu toutefois que les actions de la Ville sont limitées. Il a rappelé que les informations transmises par GE Power à La Prairie, lors de l’annonce de la fermeture fin novembre, étaient plus que minimales. Le maire n’avait même pas pu obtenir le nombre d’emplois qui seront supprimés. «C’est une chose de nous appuyer, mais c’est une autre chose que de mettre l’épaule à la roue», est intervenu par la suite André Miller, travailleur depuis  38 ans à GE Power. «Je vais attendre les résultats de votre rencontre avec M. Merlini et je vais le rencontrer. Je vais essayer de parler avec Mme Anglade», a répondu le maire.   [video width="1920" height="1080" mp4="http://lereflet.doublev.ca/wp-content/uploads/sites/47/2018/02/cmlp-05022018.mp4"][/video]   Hydro-Québec Comme les travailleurs de GE Power, Donat Serres dit aussi espérer l’implication d’Hydro-Québec dans le dossier. La société d’État est le client principal des composantes électriques de haute et de moyenne tension qui y sont produites. Hydro-Québec avait indiqué au Journal de Montréal, le 12 décembre 2017, qu’elle allait continuer de faire affaire avec GE Power malgré la fermeture à La Prairie. Hugues Rolland, dit attendre la confirmation d’une rencontre avec Hydro-Québec afin de connaître sa position sur sa politique d’acquisitions de fournitures pour l’entretien de ses installations.   Rappel GE Power a annoncé, le 28 novembre, l’arrêt de la production de son usine dans un plan de compressions touchant 12 000 employés à travers le monde. Mise en service lors de la création d’Hydro-Québec, il y a 53 ans, l’entreprise compte environ 300 travailleurs qui cumulent en moyenne 27 années de service, dont environ 80 sont syndiqués. Louis Bégin, président par intérim de la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN, affirme que GE Power souhaite délocaliser sa production «de composantes qui ont été inventées au Québec, grâce à de l’argent public et à une expertise développée ici», a-t-il fait savoir par communiqué. Il s'est dit étonné de la décision de la multinationale, rappelant que les relations de travail étaient «très bonnes et que la compagnie était plus que rentable.»     Pas de nouvelles Les travailleurs de GE Power à La Prairie vivent difficilement la situation, a fait savoir au Reflet Hugues Rolland, président du syndicat national des travailleurs en accessoires électriques. Le stress et les problèmes psychologiques les affectent. De plus, la compagnie n’a pas encore fait connaître le processus entourant la fermeture des lieux. «Nous attendons toujours une réponse de l’employeur qui doit nous préciser une date de rencontre avant la fin de cette semaine», a mentionné M. Rolland.   MISE À JOUR: Une «excellente rencontre» Le député Richard Merlini se dit heureux des échanges d’une heure et demie qu’il a eus avec les représentants de l’usine de GE Power, vendredi 9 février. «Ce fut une excellente rencontre où les discussions sont allées, dans les deux sens, bien au-delà des enjeux des emplois locaux. Pour moi, cette usine, qui inclut son savoir-faire et son expertise, développés ici à La Prairie, et son rayonnement font partie du patrimoine technologique du Québec», a déclaré le député par courriel. Il n’a pas élaboré davantage. Même réaction du côté syndical qui se dit satisfait des engagements du député. «M. Merlini nous a précisé qu’il allait aborder la question avec le premier ministre Philippe Couillard et qu’il comptait également rencontrer Pierre Moreau, ministre de l’Énergie, et Dominique Anglade, ministre de l’Économie, pour faire le point sur la situation», a déclaré Hugues Rolland. «D’ici environ deux semaines, poursuit-il, nous serons en mesure de savoir ce que le gouvernement compte faire afin de préserver les emplois et l’expertise que nous avons développée à notre usine.»   À LIRE AUSSI SUR LE MÊME SUJET :

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