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Forcés de se débarrasser de leurs quatre poules urbaines

le jeudi 08 novembre 2018
Modifié à 7 h 42 min le 08 novembre 2018
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Un résident de Châteauguay, Robert Reeve, croyait bien faire en aménageant dans sa cour arrière un petit poulailler pour accueillir quatre poules et quatre lapins. Il a été surpris par une lettre de la Ville l’obligeant à se débarrasser de ses animaux. «Les poules urbaines, c’est de plus en plus populaires, exprime-t-il. Il y a plein d’endroits où c’est permis, comme à Beauharnois, à Saint-Isidore, et même dans certains arrondissements de Montréal. Je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas, si l’aménagement du poulailler est adéquat, garder ces animaux qui font encore moins de bruit qu’un chien» regrette-t-il. Car selon lui, en plus des œufs qu’elles procurent à la famille, ses poules ont un effet thérapeutique et éducatif. «Ma conjointe apprécie leur présence. Et nos deux filles doivent accomplir des tâches, venir chercher les œufs, nourrir les poules et nettoyer le poulailler», dit-il. Un inspecteur de la Ville est toutefois passé par là à la suite d’une plainte d’un voisin. La famille doit se débarrasser de ses animaux rapidement. Ce que M. Reeve ne s’est pas encore résigné à faire, disant que toute la famille s’est attachée aux poules, qui sont en quelque sorte devenues des animaux de compagnie. Il songe à déposer une pétition à la Ville, pour demander que le règlement soit modifié. Michel Veronneau est propriétaire du commerce la Meunerie du Village, boulevard Saint-Jean-Baptiste, à Mercier. Il y vend entre autres des poules depuis 30 ans. «Des poules qui sont vendues majoritairement à des particuliers», dit-il. Il remarque d’ailleurs une hausse de popularité depuis quelques années pour ce type d’animaux. «J’en vendais environ 1000 par année avant. Maintenant c’est 1200 à 1500», estime-t-il. Chaque poule se vend 12$. «C’est un peu plus cher au début, pour aménager le poulailler, mais une fois que l’installation est faite, la nourriture coûte en moyenne 10 sous par jour par poule, précise le commerçant. Les principaux problèmes, avec ce type d’animaux, remarque-t-il, est l’âge de la poule, qui pond moins en vieillissant, et l’hiver, puisqu’il faut disposer d’un endroit adéquat pour les garder au chaud».
Interdit à Mercier et à Châteauguay Les règlements municipaux sur les animaux de ferme en territoire urbain varient d’une ville à l’autre. Mercier, Léry et Châteauguay, entre autres, interdisent les poules urbaines. Mais Beauharnois et Saint-Urbain-Premier ont récemment revu leur règlement afin de les permettre, sous certaines conditions. Saint-Isidore le permet depuis 2005. Sainte-Martine, de son côté, est en cours d’élaboration d’un nouveau règlement dans lequel les poules urbaines seront permises. «S’il est entériné par le conseil municipal, le règlement devrait être en vigueur en 2019», précise l’urbaniste de la Ville. À Léry, les poules, et même les lapins sont inclus dans la liste des animaux de ferme interdits.  «On marche par plainte. Tant que personne ne se plaint, on n’intervient généralement pas», indique Andréanne Baribeau, responsable du service de l’urbanisme à la Ville. Elle reconnait toutefois que le règlement actuel, adopté en 2000, aurait peut-être besoin d’être remis au goût du jour. Mise en garde du MAPAQ Bien que les poules urbaines gagnent en popularité, le ministère de l’Agriculture émet quelques recommandations pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure. Il suggère d’abord de s’informer sur la réglementation en place, car les poules urbaines ne sont pas permises dans toutes les municipalités. Il rappelle également que l’entretien de ces animaux demande un engagement à long terme (soins quotidiens, aménagement d’un enclos adéquat et nettoyage). Il y a aussi certains risques de maladies. Un guide des bonnes pratiques est disponible sur le site du Ministère. À LIRE SUR LE MÊME SUJET : 

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