Opinion

Inadmissible

le mercredi 15 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 15 février 2017
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 15 février 2017 d'Hélène Gingras.

Avez-vous parfois l'impression de tolérer l'inacceptable?

J'ai envie d'écrire à mon député. Au gouvernement provincial. À l'hôpital Anna-Laberge. Parce que ça ne tourne toujours pas rond. En dépit de ce que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, affirmait encore il y a quelques jours dans La Presse.

Pour ma part, je ne vois aucune différence. Ni évolution.

Il y a cinq ans, à la fête des Mères, je me suis retrouvée à l'urgence. J'avais une minuscule égratignure à la cornée. Aucune idée comment ça m’était arrivé. Mais j’avais l’impression d’avoir une piqûre chaque fois que je clignais de l’oeil.

Pourquoi je me souviens de la date? Parce que l'infirmière m'avait dit que le temps d'attente était de plus de 12 heures. Aussitôt, j'avais pensé que j'avais le temps d'aller souper avec ma mère avant de revenir en soirée...

Samedi, je me suis retrouvée encore une fois à l'urgence. Avec un proche qui y avait été amené en ambulance par mesure de précaution.  Pour des examens complémentaires. Avoir su...

Nous avons poireauté dans la salle d'attente plus de 13 heures. Sans que l'écran de télé soit allumé. Qui aurait été grandement salutaire pour nous changer les esprits. Ou même une connection Wi-Fi pour qu’on puisse regarder un film sur un portable ou un cellulaire. J’oublie toujours que la technologie n’est pas arrivée à l’urgence…

Nous avons poireauté à en avoir mal aux fesses. Près d'une dame qui crachait ses poumons et presque son masque chaque fois qu'elle toussait. Derrière un petit garçon qui donnait l'impression qu'il allait rendre son dernier souffle tant il respirait difficilement.

Nous avons quitté aux petites heures du matin. En désespoir de cause. Sans avoir vu de médecin. Trois ambulances venaient d'arriver à l’urgence. Alors que ça faisait plus de deux heures que personne dans la salle d'attente n'avait été appelé...

On fait vraiment tout pour que les urgences aient mauvaise réputation. Pour qu'on ait envie de les fuir comme la peste. Mais on les fréquente quand même. Parce qu'on n'a nulle part d'autre où aller.

Pendant ce temps, il suffit que les longues files à l'arrivée à l'aéroport de Montréal fassent les manchettes des médias pour que la situation se résorbe. Qu'on ajoute des bornes de dédouanement automatisé. Plus d'effectifs.

Qu’est-ce qui cloche? Dites-le moi svp.

C'est inadmissible que mon chat soit soigné plus rapidement que mes proches.