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«J'ai perdu mon meilleur ami»

le lundi 24 septembre 2018
Modifié à 13 h 25 min le 24 septembre 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

(Avec Hélène Gingras) Sébastien Rousseau se dit encore sous le choc une semaine après le décès de son associé et ami, Michel Dulac. Copropriétaire de l’entreprise Mode-O-Max, dont une des boutiques a pignon sur rue à Saint-Constant, M. Rousseau affirme avoir perdu son confident et meilleur ami. L’homme de 66 ans a été impliqué dans une collision mortelle avec un véhicule alors qu’il circulait à moto sur la rue Saint-Pierre à Saint-Constant, le 17 septembre. M. Dulac était d’abord un ami du père de Sébastien Rousseau. Leur passion commune de la musique les a rapprochés. «J’avais une petite boutique de manufacture de CD et il m’a demandé d’endisquer son album, raconte-t-il. Je vendais aussi des vêtements. Un jour, je l’ai rencontré dans notre ancien local sur la rue Saint-Pierre. J’ai vu que tout était placé; les comptoirs, les racks de vêtements. Il m’a dit: Veux-tu embarquer?» M. Rousseau le décrit comme un homme d’affaires humain qui avait toujours du plaisir au travail. «Il disait qu’une bonne poignée de main valait plus qu’un contrat. Il voulait rencontrer les clients en personne», mentionne-t-il. Sur le plan personnel, il souligne que les deux partenaires n’avaient pas tracé de ligne entre l’amitié et les affaires. «C’était facile avec lui. Il était toujours prêt à aider les autres et ces derniers le faisaient en retour», dit M. Rousseau. «Je ne suis pas un gambler, mais avec Michel, j’aurais embarqué dans n’importe quel projet les yeux fermés», ajoute-t-il. L’associé est désormais actionnaire à 100% de l’entreprise. Même s’il sait qu’il aura des décisions difficiles à prendre, il précise que la succursale de Saint-Constant restera ouverte. Il placera une photo de Michel Dulac dans le commerce, comme ce dernier l’avait demandé avant son accident. «Je vais tout faire pour que son nom et son œuvre se poursuivent», affirme M. Rousseau. «Un exemple de persévérance» Dany Pepin a aussi perdu un ami de longue date. Les deux hommes s’étaient liés d’amitié par le biais de leur ex-conjointe respective. Ils se voyaient souvent, faisaient de la moto ensemble et allaient voir des concerts. «Nos couples se sont brisés, mais notre relation a duré», résume-t-il. Comme d’autres gens qui connaissaient M. Dulac, il souligne son humour et sa bonne humeur. Cependant, pour M. Pepin, son ami était avant tout un exemple de persévérance, de résilience et de courage. «Il est reparti à zéro après s’être séparé. Il n’avait plus rien, plus de toit, d’argent, ni de biens. Il m’avait dit: Je ne suis pas mort. Check-moi bien aller, je n’ai pas dit mon dernier mot.» M. Dulac répétait cette dernière phrase chaque fois qu’ils se voyaient. «Il me faisait un clin d’œil en m’appelant son ami Dany et me répétait: Je n’ai pas dit mon dernier mot», se souvient-il. Chanteur du populaire groupe québécois Cachemire à la fin des années 1970 et au début des années 1980, Michel Dulac a renoué avec ses anciennes amours au début des années 2000. «On était allé voir les Rolling Stones au Centre Bell et quand il a vu Keith Richards tout croche sur scène, il s’est dit que lui aussi il pouvait et il a recommencé à faire de la musique», raconte son ami. «On se voyait toujours à ma fête et à Noël, c’était un rituel pour moi d’aller prendre un drink à sa boutique avant qu’il parte célébrer avec ses sœurs. Plein de choses vont me manquer», a admis M. Pepin. Funérailles Les funérailles de Michel Dulac se tiendront le dimanche 30 septembre, de 10h30 à 17h30, au Salon funéraire Poissant et fils à Saint-Constant. Une célébration d’adieu se déroulera par la suite en la chapelle du salon.

«Michel parlait souvent du hasard pernicieux de la vie. C’est ce qui l’a finalement emporté.» -Sébastien Rousseau, associé de Michel Dulac

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