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La Prairie trouve cavalière la façon d’agir du nouveau propriétaire de la briqueterie

le lundi 06 mai 2019
Modifié à 18 h 01 min le 06 mai 2019
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Le maire de La Prairie, Donat Serres, est irrité par la manière dont l’homme d’affaires Luc Poirier, nouvel acquéreur du terrain de l’ancienne briqueterie Meridian Brick, a l'intention de développer ce site. «Nous trouvons la façon de faire du nouveau propriétaire très cavalière. Non seulement c’est dans les médias que nous avons appris qui il est, mais en plus, nous constatons qu’il a choisi un nom pour le projet [domiciliaire] pour lequel la Ville n’a d’aucune façon été consultée», a-t-il fait savoir par communiqué. De plus, il rappelle que «l’aménagement et le développement du site sont du ressort de la Ville, pas des propriétaires de terrains». «À court terme, nous n’avons rien de prévu en ce qui concerne ce site», a souligné Donat Serres. La Prairie affirme qu’elle maintient sa «volonté ferme» de définir la vocation du terrain en collaboration avec les citoyens pour en faire un projet qui devra s’harmoniser avec les quartiers limitrophes et correspondre aux aspirations de la population.  
«Ce n’est pas une bonne façon de faire si on veut travailler avec une Ville.» -Donat Serres, maire de La Prairie
  Le maire a réitéré que la Ville continuera de veiller à ce que le nouveau propriétaire du terrain sécurise les lieux et s’assure du pompage des eaux comme le faisait l’ancien. «Pour nous, à cette étape-ci, la seule chose qui change c’est le nom du propriétaire. Nous ne sommes pas du tout rendus à l’étape d’aller plus loin dans ce dossier. Le processus sera plus long, car nous avons choisi d’élaborer ce projet avec les citoyens, de façon participative, et cela se fera en temps opportun», lit-on dans le communiqué de la Ville. La Prairie rappelle que seule la réalisation d’études d’aménagement et de caractérisation du site est prévue à court terme.   Réaction au conseil municipal Lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 6 mai, le maire a réitéré ses propos et a voulu se faire de nouveau rassurant. «On n’a pas apprécié sa sortie [de Luc Poirier] dans les journaux. On n’a pas adhéré à son projet, on n’a pas été consulté», a déclaré Donat Serres. Il a souligné qu’il n’est pas question que le site soit remblayé. «On n’est pas pour ça, a-t-il poursuivi. C’est beaucoup de camionnage et on ne veut pas briser nos infrastructures.» Aucune des personnes présentes à l’assemblée n’a posé de questions au conseil sur ce dossier.   Rappel des faits À l’hiver 2017, la Ville avait été proactive dans la planification de la vocation du site de la briqueterie. Avant même d’apprendre la fermeture de l’usine de production de Briques Meridian, en août 2017, La Prairie avait demandé à la MRC de Roussillon un changement à son schéma d’aménagement, modifiant l’usage des lieux d’industriel à multifonctionnel. La Ville souhaitait ainsi se donner une flexibilité dans la planification de l’éventuelle requalification du site. De plus, toujours à la demande de la Ville, la MRC de Roussillon a adopté un règlement de contrôle intérimaire (moratoire) à la cessation des activités de production de l’entreprise Briques Meridian. Ce moratoire doit être maintenu pour une période minimale de deux ans après l’entrée en vigueur du schéma d’aménagement et de développement durable (SADD) de la MRC de Roussillon. Or, le SADD n’est toujours en vigueur. À l’heure actuelle, les activités de la briqueterie sont terminées et le site est officiellement fermé depuis le 30 juin 2018.