Opinion

La solitude

le mercredi 05 octobre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 05 octobre 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 5 octobre 2016 d'Hélène Gingras.

Qui a dit que la solitude est ennuyante?

@R:Je suis seule à la maison depuis quelques jours. Et j'en profite. Pas que la vie à deux me pèse. Bien au contraire, j'aime partager ma vie quand c'est possible. Tous les plaisirs sont doublés. Sinon quadruplés. 

N'empêche que j'apprécie aussi de me retrouver seule de temps à autre. À tort, mes proches et mes amis pensent que je dois m'ennuyer. Que j’ai besoin de compagnie. Que j’ai peur. Ou je-ne-sais-quoi. J'ai refusé plusieurs invitations à souper au cours des derniers jours. Je n'ai pas non plus insisté pour garder mon p'tit chat (ma nièce) pendant un week-end. Tiraillée entre mon envie de passer du temps avec elle. Et de vivre avec moi seulement. À mon propre rythme.

Quand on habite seul, on n'a plus aucune distraction externe. Personne qui allume la télé ou la radio. Qui contrôle la télécommande de la télé. Alors qu’on veut aussi le faire. Plus aucune obligation de converser. Ni d'être à l'écoute. Quand je ne suis pas toujours disposée à le faire. À la fin d'une bonne ou d'une mauvaise journée de travail. Plus personne qui occupe la salle de bain quand je veux me préparer.

À l'inverse, je dois mettre sur pause des téléséries qu'on regarde à deux. Faire une croix de bons petits plats qui m'attendent au retour certains soirs. Bénéficier d'une oreille (la meilleure!) pour me confier à mon tour. Partager des rires. 

Si la vie à deux est faite de moments agréables, elle n'en demande pas moins de faire des compromis. De respecter l'autre. Pour battre la cadence en duo. Aussi, il m'arrive de me priver de faire certains trucs. De m'imposer des restrictions. Consciemment ou non.

Quand on retombe seul, on retrouve une certaine liberté d'action. On n'a aucun compte à rendre. L'autre soir, j'ai tout laissé à la traîne sur le comptoir avant d'aller au lit. Un vrai bordel! J’ai écouté en rafale Amazing race Canada au gré de mes envies pendant tout le week-end. Je suis allée faire l’épicerie pendant l’heure du souper samedi (note à moi-même: à refaire pour éviter la cohue).

Puis, lundi, je me suis installée devant la télé en dépit de l'heure tardive. Personne pour me dire que je n'étais pas raisonnable. Même si j’avoue que j’étais plutôt fatiguée le lendemain.

Comme quoi rien n’est parfait…