Faits divers

Le feu sacré d’une pompière

le vendredi 01 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 mai 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

SAINT-PHILIPPE - En choisissant d’assumer à la fois le poste de technicienne en prévention incendie et celui de pompière, Marie-Ève Goulet a choisi le meilleur des deux mondes dans son combat contre le feu.

«Je suis chanceuse. Je touche à la théorie avec mon emploi de technicienne, mais aussi au côté pratique avec mes inventions en tant que pompière», déclare la résidente de Saint-Philippe.

Lorsqu’elle porte son chapeau de «préventionniste», Mme Goulet doit s’assurer que les édifices qu’elle inspecte répondent aux normes en matière de sécurité incendie.

«Et quand un entrepreneur dépose ses plans à la municipalité pour bâtir, nous allons les regarder afin de voir si tout est conforme», ajoute celle qui travaille pour le service de prévention Les berges du Roussillon, qui regroupe les villes de Candiac, Delson, Saint-Philippe et Saint-Mathieu.

On peut aussi apercevoir la principale intéressée sur les lieux d’un sinistre en «habit de combat», pour reprendre son expression, cherchant les causes d’un incendie.

Et si un sinistre devait survenir dans sa municipalité, elle affronterait les flammes aux côtés de ses collègues, puisqu’elle y est pompière à temps partiel.

Changement

C’est à la suite d’un changement de carrière que Marie-Ève Goulet est devenue pompière. Travaillant en tant que gestionnaire dans la restauration, elle a rencontré des conseillers en orientation.

«On m’a présenté des métiers non traditionnels pour les femmes, et c’est là que j’ai accroché avec celui de TPI [technicienne en prévention incendie]. Mais pour travailler à Saint-Philippe, il fallait aussi que je porte le chapeau de pompière. Après mon cours de TPI, j’ai donc poursuivi ma formation à l’École nationale des pompiers du Québec», explique la mère de famille âgée de 35 ans.

«J’aime relever des défis, et pompière est un métier très physique. Je m’entraîne cinq à six jours minimum. La forme physique a toujours été importante pour moi», poursuit-elle.

Faire ses preuves

Le fait d’être une femme travaillant dans un univers d’hommes ne constitue pas une barrière pour Marie-Ève Goulet. Ce constat devrait s’appliquer à toutes celles qui désirent devenir pompières, selon elle.

«Les gars [collègues de travail] sont conscients qu’on n’a pas la même force physique. C’est dans les efforts qu’on met au travail qu’on va se faire respecter ou non. Que tu sois pompier ou pompière, il faut que tu te surpasses, aussi bien dans tes formations que dans tes pratiques. Tu dois faire tes preuves», insiste-t-elle.

Mme Goulet rappelle aux femmes qui aspirent à ce métier qu’elles devront être à l’aise de se retrouver dans un milieu de gars.

«Il faut être prêt à travailler dans un monde d’hommes. C’est sûr que ça ne parlera pas de vernis à ongles dans la caserne! Si en tant que fille tu n’es pas consciente de ça, tu n’es pas à la bonne place. C’est super lefun de travailler avec des gars parce que quand ils ont quelque chose à te dire, ils le disent et il n’y a pas de chicane», affirme la pompière.

Pour Claude Brosseau, directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Philippe – Saint-Mathieu, la présence de pompières n’a jamais posé de problème.

«Depuis le début des années 2000, il y a toujours eu des pompières à Saint-Philippe. Marie-Ève n’est pas la première. Quand les pompiers arrivent sur un lieu d’un incendie, tu ne sais pas si c'est un homme ou une femme, car tout le monde est en habit de combat. Tout ce qu’on veut, c’est des pompiers qui fassent leur travail», mentionne-t-il.

 

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