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Le Québec doit se réapproprier son économie, selon Nicolas Marceau

le mardi 17 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 17 janvier 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Si le gouvernement du Parti québécois était porté au pouvoir, diverses mesures en matière d’économie seront adoptées pour rendre le Québec plus concurrentiel. Tel était le message de Nicolas Marceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances et conférencier invité de la Chambre de commerce et d’industrie Royal Roussillon.

«Ne nous sommes pas les partisans du laisser-faire économique. Pour que l’économie atteigne son plein potentiel, l’État à un rôle a jouer», a déclaré d’entrée de jeu le député péquiste de Rousseau, le 16 janvier.

L’économiste a déploré la perte des sièges sociaux dans la province, rappelant la nécessité pour les Québécois de contrôler leur économie.

«On a fait face à une fuite de sièges sociaux au Québec ces dernières années. Il y a eu des cas spectaculaires, comme RONA, St-Hubert, Le cirque du soleil, etc. Quand une entreprise choisit ses fournisseurs, elle a tendance à regarder autour d’elle. Mais si son siège social est aux États-Unis, ses fournisseurs proviendront des États-Unis», a souligné le conférencier.

Pour éviter la perte d’entreprises québécoises aux mains étrangères, le Parti québécois prendrait des dispositions législatives à cet égard.

«Changer les lois, ça ne coûte rien. Il y a moyen de faire en sorte que les compagnies ne prennent pas uniquement leurs décisions en fonction de leurs actionnaires, mais des autres parties prenantes. Que ce soit ses travailleurs, ses retraités, ses fournisseurs et aussi la communauté d’accueil, c’est-à-dire, le Québec», a déclaré Nicolas Marceau.    

Autres engagements

Faisant écho aux engagements du chef du Parti québécois Jean-François Lisée, Nicolas Marceau a indiqué qu’afin de stimuler l’économie québécoise, le Fonds des  générations pourrait être mis à contribution. Ce fonds est affecté exclusivement au remboursement de la dette du Québec.

«Le fonds des générations s’élève aujourd’hui à 10 G$ et il va passer à 21 G$ dans cinq ans. Il est administré par la Caisse de dépôt et placement du Québec en vertu d’une politique de placement concoctée par le ministère des Finances. Ce sont des placements pépères. On voudrait mettre ce fonds au service de la croissance économique. On ne veut pas dépenser cet argent-là pour l’épicerie, mais pour des investissements qui contribuent au développement économique», a affirmé l’économiste.

La mise sur pied d’une politique d’achat québécois de biens et services, tout en respectant les accords de libre-échange, verrait aussi le jour sous un gouvernement péquiste.

«En 2008, Québec et les municipalités ont acheté pour 23 G$ de biens et services. On prétend qu'on ne pourrait pas favoriser les achats québécois en raison des accords de libre-échange, mentionne M. Marceau. Au contraire, on peut élaborer une politique d’achat local qui respecte nos engagements avec nos partenaires commerciaux. Les États-Unis le font.»

De meilleures relations entre les entreprises et Revenu Québec et un allègement de la bureaucratie, en termes de formulaires à remplir pour les compagnies, font aussi partie des solutions pour dynamiser l’économie de la province.

Nicolas Marceau a également insisté sur l’importance de requalifier des travailleurs, particulièrement ceux dans la cinquantaine, à la suite de perte d’emplois. La reconnaissance des diplômés venant de l’étranger ne pouvant trouver du travail selon leur formation doit cesser, d’après lui.  

Enfin, le Parti québécois investira dans la recherche et l’innovation et soutiendra des secteurs qu’il juge stratégiques, dont l’aéronautique, l’industrie bioalimentaire, les énergies renouvelables et l’électrification des transports.