Sports

Le skateboard comme outil de motivation en classe

le mardi 16 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 16 février 2016

À l’image du défi auquel les adolescents font face durant leur parcours scolaire, l’apprentissage du skateboard demande aussi de la concentration et de la persévérance. C’est le message de Yannick Laviolette, fondateur du projet 1 kid 1 skate, auquel a adhéré l’école secondaire Saint-François-Xavier à La Prairie.

Jeudi après-midi, les jeunes ont glissé, sauté et fait quelques pirouettes sur les rampes du SPIN Skatepark à Brossard. Une fois par mois, loin de la salle de classe, ils continuent à apprendre sur une planche à roulettes.

La démarche 1 kid 1 skate, qui réunit la motivation à l’école et le plaisir de faire du skateboard, est déployée dans une dizaine d’écoles de la Rive-Sud. Si l’élève démontre un bon comportement à l’école, il obtient une sortie au skatepark. Les jeunes doivent toutefois se présenter à une séance de récupération sur l’heure du midi.

Une démarche sérieuse

L’originalité du projet a séduit le professeur Guillaume Larouche et le technicien en éducation spécialisée Steve Salvail qui ont sauté à pieds joints sur la planchette à roulettes.

«C’est un projet de motivation qui encourage les élèves pour qu’ils aient de bons résultats et qu’ils aient une bonne attitude, explique M. Larouche. Chaque élève s’est fixé des objectifs, que ce soit au niveau académique, de la persévérance ou de l’estime de soi.»

L’école Saint-François-Xavier a d’abord testé l’intérêt des jeunes en organisant une journée au SPIN Skatepark avec 32 élèves des niveaux I, II, et III. Par la suite, 18 d’entre eux se sont présentés à une entrevue avec les professeurs impliqués. De ce nombre, 12 ont finalement été sélectionnés.

«Le jeune doit passer une entrevue et signer un contrat pour montrer son sérieux, poursuit M. Larouche. De faire ça, ça en a découragé certains. On voulait leur montrer que s’ils voulaient venir au SPIN, ils devaient faire des efforts pour qu’ils puissent être récompensés.»

Les deux professionnels suivent le parcours à l’école des 12 jeunes. Les huit meilleurs de la semaine peuvent sortir au skatepark.

«Je voulais trouver un moyen de connecter les jeunes avec l’éducation. C’est un peu du chantage, affirme Yannick Laviolette. Chaque jeune doit atteindre son propre objectif. Je veux que le jeune ait une attitude positive à l’école. S’il est positif, il va faire partie de la gang et faire du skateboard. C’est une activité gratifiante pour eux.»

Des impacts évidents

Le groupe prend au sérieux les demandes du programme.

«Il y a une collaboration entre les parents, les professeurs et l’organisation. Il y a des jeunes qui se sont beaucoup investis. Ils ont été à leur affaire pour remplir leurs objectifs», ajoute M. Salvail.

Selon M. Larouche, les impacts positifs en classe sont probants.

«Je ne crois pas au système de punitions et de retenues. On a vu des résultats significatifs sur la persévérance et l’attitude des jeunes», mentionne-t-il.

Les autres professeurs constatent également des transformations significatives dans l’attitude de ces jeunes.

«Ils viennent nous voir pour nous dire qu’ils voient des changements dans leur attention et leur motivation en classe», indique M. Larouche.

Des effets concrets pour les jeunes

«Je vois des impacts sur ma persévérance à l’école. J’avais vraiment hâte de venir ici avec mes amis.» -Justin

«Depuis que je participe au projet, ma moyenne de notes a passé de 50% à 70%.» -Olivier

«J’aimais déjà le skateboard, j’aime pratiquer mes trucs ici. C’est une belle récompense pour nous.» -Adam