Sports

L'équipe canadienne senior de handball rentre d'un camp d'entraînement en Islande

le mercredi 31 janvier 2018
Modifié à 15 h 21 min le 31 janvier 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

L’équipe canadienne senior féminine de handball, qui compte quatre joueuses de la région, rentre d’un camp d’entraînement qui s’est déroulé à Reykjavik en Islande, du 14 au 21 janvier. «On est de retour motivées, indique l’entraîneure Nathalie Brochu, de La Prairie. On a fini en force et on a progressé de façon phénoménale en six jours.» À la tête de l’équipe depuis un an, Mme Brochu a eu l’occasion de voir à l’œuvre des Albertaines membres de l’équipe qu’elle n’avait jamais pu rencontrer jusque-là, faute d’autres réunions. L’équipe de l’unifolié est constituée de joueuses québécoises et de cette province des Prairies. Du territoire, on comptait Justine Bujold, de Saint-Constant, Alexanne Brault, de La Prairie, Karine Trudel-Crête, de Saint-Philippe, et Myriam Zimmer, de Candiac. Toute l’équipe logeait au même endroit en compagnie de l’équipe junior canadienne. Et cuisinaient leurs repas. «Le camp a permis aux filles de mieux se connaître de faire des entraînements et des tests physiques ainsi que de disputer des matchs», rapporte-t-elle. Les joueuses âgées de 21 ans et plus ont aussi pu comparer le handball islandais et canadien. La préparation individuelle des joueurs en Islande est de loin supérieure, selon Nathalie Brochu. L’apprentissage à un jeune âge permet aussi aux Islandais d’être plus habiles. «Entre les matchs, on pouvait voir des enfants de 6 ans qui apprennent les techniques de tirs ou à bien lire le jeu. Ici, il m’arrive encore de corriger le poignet d’une joueuse qui a 32 ans», observe-t-elle.
«Les joueuses d’ici échappent parfois davantage le ballon parce qu’elles ne jouent pas depuis l’enfance.» -Nathalie Brochu entraîneure
Aucun financement Pourquoi avoir choisi l’Islande? Pour une question d’argent, tout simplement. «Le Canada ne subventionne plus le handball canadien depuis 1996. Les filles payent toutes les dépenses. Grâce à un contact, on a été capable d’avoir un voyage à 1500$ chacun tout inclus», rapporte celle qui est enseignante en adaptation scolaire à l’école Louis-Cyr à Napierville. Le non-financement constitue d’ailleurs un frein au développement des athlètes. La participation à des camps ou à des tournois est limitée par le portefeuille des joueuses. Dans d’autres pays, les dépenses (la voiture, l’épicerie et les soins) de joueuses sur l’équipe nationale ou non sont remboursés ou fournis. À ce sujet, Nathalie Brochu souligne la détermination des membres canadiennes. «Elles ont tout mon respect parce qu’il faut vraiment être motivé et passionnné pour continuer de jouer à un niveau aussi élevé sans argent», dit celle qui est aussi entraîneure bénévole. Athlète internationale retraitée, Nathalie Brochu se plaît dans son rôle. Elle prévoit poursuivre avec l’équipe tant que la passion pour son sport sera au rendez-vous. «Je suis tombée dans la potion quand j’avais 12 ans à l’école Pierre-Bédard à Saint-Rémi. Je respire ça!» lance la femme de 40 ans, devenue la première femme dans l’histoire du handball canadien à être nommée à ce poste. Elle s’est aussi développée dans son rôle au fil du temps. «Je suis devenue le coach que j’aurais voulu avoir», affirme celle qui mise sur les valeurs de respect, de communication et d’esprit d’équipe. [caption id="attachment_37059" align="alignnone" width="521"] En Islande, les Canadiennes ont joué des matchs contre des équipes féminines et masculines.[/caption] 2018 sera une année chargée Le camp en Islande marquait le premier d’une série en vue d’une qualification pour l’équipe senior féminine de handball aux Jeux panaméricains à l’été 2019 au Pérou. Si elle veut se rendre à cet ultime rendez-vous, l’équipe canadienne devra battre l’équipe américaine dans un match aller-retour, en septembre. Une partie sera disputée en territoire américain et l’autre, canadien. L’équipe qui aura cumulé le plus de points sera désignée représentante du nord aux Panaméricains. «C’est beaucoup de pression parce qu’il faudra performer», admet Mme Brochu. Au préalable, un camp national aura lieu en juin. Il sera précédé des championnats nationaux des clubs aux États-Unis, en mai. Si techniquement l’équipe du Canada ne peut s’y présenter, le Québec y sera avec toutes les membres de la province de l’équipe canadienne. «Ce sera notre 3e participation et notre objectif est assez clair, on vise l’or. On veut gagner le tournoi, ajoute-t-elle. L’an dernier, on a eu le bronze.» [caption id="attachment_37060" align="alignnone" width="521"] Photo de famille de la direction et de l’équipe canadienne senior de handball, formées de joueuses du Québec et de l’Alberta.[/caption]