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Les enseignants dénoncent les offres «méprisantes» de Québec

le mercredi 13 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 13 mai 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Bravant les forts vents et la pluie, 500 employés des écoles primaires et secondaires ont dénoncé les offres du gouvernement Couillard au siège social de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS) à La Prairie mardi en début de soirée.

Dans une atmosphère festive, les manifestants, dont certains accompagnés de leurs enfants, étaient rassemblés en bordure du boulevard Taschereau. Munis de drapeau aux couleurs de leur syndicat, ils ont dansé au son de musiques sous le regard des automobilistes qui faisaient retentir leur klaxon en guise d’appui.

«Nous avons organisé ce «tailgate» pour dire au conseil des commissaires que les offres patronales ne tiennent pas la route. Nous allons déposer durant leur réunion [qui avait lieu en soirée] une pétition de 2800 noms où nous réclamons de meilleures conditions dans le secteur de l’éducation. On parle entre autres des services destinés aux élèves et de la diminution du nombre d’enfants par classe afin de mieux répondre à leurs besoins», a déclaré en entrevue Martine Provost, présidente de l’Association des professeurs de Lignery de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), une des trois organisations syndicales présentes à cet événement.

«Nous sommes aux antipodes face à ces propositions, a-t-elle poursuivi. Nous souhaitons vivement travailler avec eux [les commissaires] pour trouver une solution.»  

Mme Provost a rappelé que la tâche des enseignants ne cesse d’augmenter. À cela s’ajoutent les heures de bénévolat que la majorité d’entre eux réalisent dans le cadre d’activités et de projets.

Allocution

En se rendant au siège social de la CSDGS, les enseignants, professionnels et le personnel de soutien ont voulu déplorer l’appui des commissaires et des directions des établissements face aux exigences gouvernementales. Ils accusent ces instances d’appliquer de manière «aveugle» les compressions au détriment des besoins particuliers des élèves.

Outre la présidente de l’Association des professeurs de Lignery, Michel Blanchette et Jacques Landry, respectivement président du SCFP3280 (Syndicat canadien de la fonction publique) et du SPPM-CSQ (Syndicat des professionnelles et professionnels de la Montérégie), ont pris la parole pour rappeler aux commissaires leurs revendications. Environ 75 manifestants ont pu assister à cette rencontre.

Autres moyens

Parmi les manifestants interrogés sur place, Sophie Paquette, enseignante orthopédagogue à l’école primaire Émilie-Gamelin à La Prairie, a souligné le manque de ressources.

«En coupant dans les services dans les écoles, notamment les psychologues et les orthophonistes, les parents vont au privé. Ils reviennent avec des rapports et des recommandations et ils s’attendent à ce que celles-ci soient mises en place et appliquées. L’école n’est pas capable de donner tous ces services», a-t-elle affirmé.

Elle ajoute que la lourdeur de la tâche affecte tous les élèves.

«L’enseignante n’arrive pas à avoir du temps de qualité avec chaque élève», déplore-t-elle.

Pour Patrick Dupré, de l’école secondaire Marguerite-Bourgeois à Châteauguay, l’État se doit de réinvestir convenablement dans le réseau de l’éducation.

«Il y a un besoin criant chez les élèves. En secondaire II, on retrouve 68%  d’élèves en difficulté et on n’a pas les ressources suffisantes pour les aider», a-t-il lancé.

Celui-ci ajoute que le gouvernement a des moyens d’aller chercher des revenus supplémentaires sans couper dans l’éducation, que ce soit en taxant les banques ou en augmentant de 5% les impôts sur les sociétés.

«J’espère que le gouvernement reculera, mais je pense qu’il n’a aucune idée de ce qui se passe», dit-il.