Culture

Michel Charette, le résident de Delson à qui tout sourit

le vendredi 21 juin 2019
Modifié à 11 h 11 min le 21 juin 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Jamais Michel Charette ne s’est fait autant parler d’un rôle que celui de Bruno Gagné qu’il interprète depuis trois saisons dans la quotidienne District 31. Le résident de Delson savoure ce succès tout en profitant de la pause estivale pour se consacrer à un nouveau projet. Vous venez de lancer la pièce À votre santé! Clinique à bon marché au Théâtre des Hirondelles. Il s’agit d’une 3e collaboration au théâtre avec votre complice François Chénier. Oui, nous avons écrit les pièces Visite libre en 2010 et Réveillon en 2012 pour ce théâtre. C’est la première fois cependant que je ne jouerai pas dans une de nos pièces. Je travaille déjà beaucoup pendant l’automne, alors je m’accorde une pause l’été pour passer plus de temps avec ma famille. Qu’est-ce qui fait en sorte que vous travailliez bien ensemble ? François est mon meilleur ami. Ce n’est jamais compliqué avec lui. En 30 ans d’amitié, on ne s’est jamais chicané. Chacun sait exactement ce que l’autre pense sans le consulter. Nous partageons le même sens de l’humour. Nous avons des personnalités différentes aussi, alors on se complète bien. J’ai un tempérament plus explosif, alors que François est plus posé et terre à terre. Je dirige les acteurs et m’attarde plus aux personnages, alors qu’il est en charge des aspects techniques, dont le décor. C’est aussi un homme très intelligent et érudit. Quelle ambiance avez-vous voulu créer ? Notre seul objectif est que les spectateurs s’amusent. C’est du pur divertissement. Il n’y a pas de message social ou de revendication. Notre mandat est de distraire le public le temps d’une soirée. C’est une feel good pièce. Tous les éléments sont réunis pour que chacun y trouve son compte. Nous avons une bonne histoire, des scènes burlesques, des cascades, du chant, une histoire d’amour et une fin heureuse. Certains comédiens interprètent huit, neuf et même dix personnages! Quel a été le plus grand défi dans la conception de la pièce ? Le temps. J’ai tourné Les pays d’en haut et District 31 dans la dernière année, en plus de jouer avec François dans la pièce Ladie’s Night. Il enseigne aussi. Mais nous avons écrit chacun de notre côté et ç’a fonctionné. Les acteurs avaient aussi des horaires chargés. Tout le monde y croyait alors nous avons tous ajusté notre horaire en conséquence. Tout s’est fait dans le positif. On n’obtient rien avec la peur. Vous vous apprêtez à prendre part à un autre défi de taille, le triathlon de Tremblant le 22 juin. Appréhendez-vous cette journée ? [NDLR: l’entrevue a été réalisée avant le 22 juin.] Absolument. Je me suis bien préparé pour cette journée. J’ai fait mes devoirs et j’ai réalisé le parcours à Tremblant pour me pratiquer, mais je suis très stressé. Tout le monde me dit que je vais vivre un sentiment d’euphorie à la ligne d’arrivée. Peu importe comment ça se passera, je serai fier de moi. Je sais quand même que je ne me l’ai pas donné facile pour ma première expérience! En même temps, je le fais pour ma fille et la cause des allergies alimentaires. Avez-vous suffisamment pris goût à l’entraînement pour faire un autre triathlon sans qu’il soit relié à une cause ? Je te dirai ça si je réussis à survivre samedi! (rires) En même temps, l’entraînement vous permet peut-être de vous éloigner un peu de la frénésie de District 31… C’est sûr que la finale a provoqué une onde de choc. Personne ne l’a vue venir. [NDLR: son personnage a percuté un enfant dans la rue lors d’une poursuite policière.] J’étais bouche-bée lorsque j’ai lu le scénario. Je savais que ça allait fesser. Les spectateurs sont très sympathiques à la cause de mon personnage. Êtes-vous un peu dépassé par l’engouement des fans, quand on apprend, par exemple, que certains d’entre eux retranscrivent le verbatim de chaque épisode ? C’est sûr qu’il y a des personnes plus intenses que d’autres! Ça m’a pris au moins trois semaines pour reprendre le dessus sur mes réseaux sociaux et répondre à tous les gens qui m’écrivaient. Ça fait trois ans qu’on fait un succès télé. Si je ne jouais pas dans cette série, je serais un de ceux qui tripperaient beaucoup parce que je trouve le milieu policier captivant et fascinant. En même temps, c’est énormément de travail. Les journées sont longues, mais j’ai tellement de plaisir avec la gang. Mes partenaires de jeu sont devenus mes amis. Que pouvez-nous dire sur le retour de Bruno Gagné dans la 4e saison ? Je n’ai aucune idée de ce qui adviendra de mon personnage. Vous le ne savez pas ? Non, je le jure sur la tête de mes enfants! Sincèrement, je l’ignore parce que l’auteur a commencé à écrire les textes de la nouvelle saison la semaine dernière. Je serais surpris que mon personnage ne revienne pas, mais on ne sait jamais! Si c’est pour faire avancer l’histoire et qu’ils n’ont plus besoin de moi, je comprendrais. Notre métier est fait de petits deuils de personnages. À votre santé! Clinique à bon marché La pièce relate l’histoire de la docteure Maryse Longchamps (Nathalie Malette), dont l’arrivée inattendue dans une petite ville régionale viendra bousculer le quotidien des patients d’une clinique médicale. Alliant politique, corruption et cas de maladies rares, la pièce présentera «des situations loufoques qui ne peuvent se produire qu’en région». Des représentations auront lieu jusqu’au 24 août au Théâtre des Hirondelles à Saint-Mathieu-de-Beloeil. Michel Charette en quatre rôles marquants -Jean-Lou Duval, dans la série télé Radio Enfer, de 1995 à 1998; -Léopold, au petit et grand écran dans la série Les Boys, de 1997 à 2013; -Ovide Ruisselet, dans la série télé Les Pays d’en haut, de 2015 à 2018; -Bruno Gagné, dans la quotidienne District 31, de 2016 à 2019.