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Nicolas Duvernois : le parcours incroyable d’un pur entrepreneur

le vendredi 20 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 20 novembre 2015

Derrière tout entrepreneur se cache une histoire. Celle de Nicolas Duvernois a été parsemée d’échecs et d’embûches, mais elle l’a amené à produire la meilleure vodka au monde, PUR Vodka. L’homme d’affaires de 35 ans était l’invité du Carrefour jeunesse-emploi de La Prairie à l’occasion de la Journée nationale de la culture entrepreneuriale, hier.

Il a livré une conférence lors d’un 5 à 7 au M Resto-bar à Sainte-Catherine. Avant que la vodka devienne sa planche de salut en entrepreneuriat, plusieurs idées d’entreprises ont mijoté dans son esprit créatif.  Cravates, compagnies aériennes, restauration; les concepts étaient nombreux, mais les chances de les réaliser, moins.

«Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui a des idées sans arrêt, mais qui ne les concrétise que très rarement, affirme celui qui vient de lancer un livre sur l’entrepreneuriat. Ma spécialité, c’était de faire 25% de quatre projets en même temps.»

Diplômé de l’université en sciences politiques, le Montréalais s’est lancé dans l’entrepreneuriat à 25 ans en ouvrant un restaurant avec ses amis. De cette expérience ratée (il a quitté après trois mois seulement), le jeune entrepreneur a su prendre le positif. C’est en remarquant la popularité de la vodka auprès de ses clients qu’il s’est intéressé à sa production et à sa commercialisation.

«Je suis allé à la SAQ pour acheter une vodka québécoise parce que ç’a toujours été important pour moi de soutenir l’achat local, poursuit-il. Quand le conseiller m’a dit que ça n’existait pas, c’est comme si j’avais vu la Sainte Vierge dans le commerce!»

Les refus s’accumulent  

Entre son emploi de concierge à l’hôpital Sainte-Justine et de représentant pour un commerce de fournitures de bureau, Nicolas Duvernois a travaillé sans relâche pour présenter un plan d’affaires suffisamment solide pour lancer son entreprise. Les banques, la SAQ, les embouteilleurs; tous ont manifesté des réserves quant à la viabilité de son idée.

«J’étais certain d’avoir un produit de qualité. C’est ce qui permet de se démarquer des autres qui font partie de la grosse machine», explique celui qui a financé lui-même sa compagnie.  

Après s’être vu refuser l’entrée à la SAQ en septembre 2009, l’entrepreneur a joué son va-tout et s’est inscrit au plus grand concours de vodka au monde, à Londres.  

«Je ne suis jamais découragé, affirme-t-il. Tous les grands joueurs participaient à des compétitions. Je voulais en avoir le cœur net. Est-ce que ma vodka était bonne ou non? C’était le meilleur moyen de le savoir.»

À sa grande surprise, un mardi matin de décembre, Nicolas Duvernois a reçu l’appel qu’il n’espérait plus: la représentante de la compétition lui annonçait qu’il avait remporté le concours.

«PUR Vodka était nommée meilleure vodka au monde et je n’avais pas vendu une seule bouteille! rappelle-t-il. La SAQ m’a rappelé pour réévaluer mon dossier et m’intégrer dans leurs boutiques.»

Meilleure vodka au monde

Depuis 2010, PUR Vodka a été nommée trois fois meilleur vodka au monde et s’apprête à recevoir le prix pour une 4e année, a annoncé Nicolas Duvernois hier soir.  

«On dit souvent que l’entrepreneur est un créateur de richesse et d’emploi, mais on dit très peu qu’il est un créateur de fierté. Une entreprise québécoise qui réussit à l’international donne des retombées sur toute la société, pas seulement sur la personne qui l’a créée», affirme-t-il.

La tête pleine de projets, il s’apprête à lancer un gin québécois.

«Le parcours a été bien plus simple cette fois-ci, mentionne-t-il. J’aime penser que c’est peut-être grâce à moi et PUR Vodka. Je sens que l’entrée est peut-être plus facile maintenant pour les jeunes entrepreneurs.»

En entrepreneuriat grâce à Isabelle Boulay!

Après avoir terminé son baccalauréat en sciences politiques, Nicolas Duvernois a été retenu comme stagiaire à la Première chaîne de Radio-Canada.

«On m’avait dit que je serais analyste à la politique publique, explique-t-il.

Sa première tâche? Réaliser un dossier de presse de 30 pages sur Isabelle Boulay pour l’émission C’est bien meilleur le matin.

«C’est à ce moment-là que je me suis dit que j’allais me lancer en affaires. Je ne pouvais pas passer ma vie à faire des dossiers de recherche sur des gens qui ne m’intéressent pas, mais qui peuvent intéresser d’autres personnes, poursuit-il. C’était une évidence pour moi que j’allais devenir entrepreneur.»