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Le Noël d’antan d’un homme de 99 ans

le mercredi 20 décembre 2017
Modifié à 14 h 23 min le 20 décembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Chez les Cazabon, la soirée du 24 décembre était consacrée à Jésus. La famille se rendait à la messe de minuit et dégustait tout un festin. Les cadeaux, les 13 enfants de la famille les recevaient plutôt au Jour de l’An. C’est ce que Marcel Cazabon a raconté aux élèves de maternelle et de 6e année de l’école Piché-Dufrost à Saint-Constant, le mardi 19 décembre. «En revenant de la messe, tous les habitants du rang se suivaient en calèche et on chantait des cantiques de Noël au clair de lune. C’était magique, raconte l’homme originaire du Nord de l’Ontario. C’est un de mes plus beaux souvenirs de Noël.» Comme il n’y avait pas d’électricité dans les chaumières, les beignes, tourtières et tartes aux pommes étaient congelées dans la neige en attendant d’être dégustées. Avant le grand jour, Sœur Saint-Alfred, une religieuse des sœurs grises d’Ottawa, réunissait quatre garçons pour aller couper un sapin dans le bois. Les jeunes hommes ramenaient leur butin en traîneau et marchaient ensuite près de 2 heures pour revenir à la maison. «Quand on le voyait tout décoré dans l’église avec la crèche en dessous et des enfants déguisés en anges, on pleurait de joie tellement on était heureux, affirme l’homme qui aura 100 ans le 4 avril 2018. C’était tellement beau et impressionnant!» Des pommes et des oranges Selon ses souvenirs, la pomme et l’orange qui se trouvaient dans les bas de laine de Noël de toute la fratrie pouvaient être conservés de longues semaines. «On pouvait couper la première pomme en janvier et se la séparer en petits morceaux pour en avoir le plus longtemps possible, se rappelle M. Cazabon. On ne connaissait pas ça ces fruits-là parce qu’il faisait trop froid pour en cultiver par chez nous, alors c’était précieux.»
«Aujourd’hui, les enfants ont tout ce qui faut. On se plaint qu’on n’en a jamais assez, mais on en a amplement.» -Marcel Cazabon, 99 ans
Vers l’âge de 8 ans, le petit Marcel a reçu son premier traîneau de bois avec lequel il a abondamment glissé sur la côte près de la maison familiale. [caption id="attachment_36036" align="alignright" width="521"] Les élèves ont offert à Marcel Cazabon une réplique d’un traîneau qu’il a reçu au Noël de ses 8 ans.[/caption] Pour le remercier de sa présence, les enfants de Piché-Dufrost lui ont remis une réplique de ce présent. Une attention qui a ému le vieil homme. «Mon Dieu! J’avais exactement le même, mais sans le bonhomme de neige», s’est-il exclamé, reconnaissant.