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Nouvelles règles pour les garderies privées

le lundi 18 décembre 2017
Modifié à 14 h 49 min le 18 décembre 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Les propriétaires de garderies privées en milieu familial devront respecter un ratio de six enfants, soit le même que les prestataires régies, à compter de septembre 2019. Ce nombre inclut les enfants de moins de 9 ans du propriétaire et au plus deux poupons de 18 mois. Outre la modification sur le nombre d’enfants, les prestataires devront se soumettre à une vérification d'antécédents judiciaires, avoir une assurance responsabilité civile d’au minimum 1 M$, détenir un certificat de secourisme et faire signer aux parents un document précisant qu’ils ne sont pas reconnus par le ministère de la Famille et, donc, qu’ils ne sont pas évalués par celui-ci. Ces changements découlent du projet de loi 143 sur la qualité éducative des services de garde adopté le 9 décembre à l’Assemblée nationale. Avant l’adoption de cette nouvelle loi, le ratio excluait les enfants des prestataires de service. Pertes de revenus Pour Lila Hani, propriétaire de la garderie Les enfants du bonheur à La Prairie, la majorité des points sont justifiés. Elle possède déjà la majorité des documents demandés et pense qu’il est normal d’offrir ces informations aux parents. La maman de trois filles de 13, 9 et 6 ans en a un peu plus contre la modification du ratio. Celle qui accueille six enfants devra éventuellement en accepter un de moins étant donné que sa fille de 6 ans sera désormais comptée. «Je trouve ça injustifié étant donné qu’elle passe la majeure partie de la journée à l’école, souligne Mme Hani. Elle revient à la maison entre 15h30 et 16h et souvent, des enfants sont partis quand elle arrive.» Elle ajoute qu’un enfant d’âge scolaire ne représente pas la même charge qu’un bambin.
«Je vais me conformer parce que je dois gagner ma vie, mais c’est un revenu de près de 500$ par mois que je perds. J’offrais trois collations par jour, mais je vais devoir couper à deux.» -Lila Hani, propriétaire de la garderie Les enfants du bonheur
Heureusement, elle a un enfant qui quitte sa garderie pour l’école en septembre. Elle n’aura donc pas à «en mettre un dehors». Inquiétudes Du côté du Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie, la directrice Claudette Pitre-Robin se demande qui vérifiera que les responsables de service de garde se plient aux nouvelles règles. «Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas demandé à tout le monde de se rapporter à un bureau coordonnateur, questionne Mme Pitre-Robin. Certaines garderies privées le font déjà. Ça ne change rien sur le financement et ça garantit la sécurité de tous.» Elle déplore que le ministre de la Famille Luc Fortin n’ait pas tenu son bout, lui qui voulait au départ réduire le ratio des garderies non régies à quatre enfants par adulte. Devant la grogne de propriétaires qui menaçaient de fermer leur porte, le ministre a ramené le ratio à six enfants. La présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM) du Suroît, Mélanie Piché, partage le même sentiment que sa collègue sur ce point. Elle déplore également que le projet de loi laisse en plan certains autres aspects cruciaux, selon elle. «Les milieux familiaux privés n’auront pas à fournir de programme éducatif, n’auront pas de visite de contrôle, n’auront pas à suivre une formation minimale d’éducatrice et ne recevront pas de soutien de la part du bureau coordonnateur», énumère-t-elle. De son point de vue, tous les services de garde, régis ou non, devraient offrir la même qualité de service.