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PHOTOS - Une Laprairienne fait le tour du monde à vélo

le mercredi 12 août 2020
Modifié à 15 h 03 min le 07 août 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Isabelle Soucy a conclu le 6 août une traversée à vélo du Canada. Quatre mois auparavant, la Laprairienne avait aussi fait le tour du monde à bicyclette. Cette excursion hors du commun qu’elle préparait depuis deux ans a comblé ses attentes, a-t-elle raconté la veille de son retour. «Allô? C’est Isabelle! Je suis en sécurité en bordure de la route, j’ai pris une pause!» en entrevue téléphonique à partir d’un stationnement à Cornwall. Le moment est presque unique, puisqu’en 50 jours de vélo à travers le pays, la cycliste de 50 ans ne s’est accordée que deux journées de repos.
«Les gens me disent que mon expérience est exceptionnelle, mais je n’en ai pas l’impression. Au fond, je n’ai fait que pédaler!» -Isabelle Soucy
«Je ne ressens aucune douleur ou courbature», s’extasie-t-elle. En juin, Mme Soucy est partie de Vancouver et a longé l’autoroute transcanadienne pour revenir à La Prairie. Contrainte de rester au pays pendant ses vacances en raison de la pandémie, la passionnée de cyclotourisme était incapable de se tourner les pouces à la maison. [caption id="attachment_92197" align="alignright" width="444"] La Laprairienne privilégieait les plus beaux paysages pour se reposer. (Photo gracieuseté)[/caption] «J’aime partir de chez moi pour explorer. De plus, beaucoup de cyclistes ont fait Vancouver-Québec et m’en ont parlé en bien. Je me suis lancée», dit celle qui s’organise des séjours à vélo d’environ cinq semaines chaque été. La cycliste qui reconnaît être téméraire s’est délectée des paysages des Rocheuses et des Prairies jusqu’à Winnipeg, mais elle aurait préféré éviter la circulation automobile infernale de l’Ontario, du moins jusqu’à Toronto. «Ce n’est pas sécuritaire du tout, c’est même très dangereux, confie-t-elle d’emblée. Depuis que j’ai passé cette ville, je roule sur des pistes cyclables plus tranquilles.» Un continent adapté au vélo Selon la professeure en mathématiques au Collège Jean de la Mennais à La Prairie, le Canada est loin derrière l’Europe en termes de routes adaptées aux cyclistes. Elle en a fait l’expérience pendant sa randonnée à vélo de 12 pays qu’elle a effectuée de juin 2019 à mars dernier. [caption id="attachment_92194" align="alignleft" width="444"] Isabelle Soucy s’est rendue au point le plus au nord de la Norvège. (Photo gracieuseté)[/caption] «C’est le jour et la nuit. Le réseau cyclable est plus développé. Aussi, j’ai rencontré beaucoup de cyclistes pendant mon voyage. Je les recroisais plus tard et ils prenaient de mes nouvelles, relate celle qui ne s’est jamais inquiétée. Si j’avais eu un problème, je serais simplement revenue chez moi!» Son périple international a débuté en Angleterre, puis en Norvège où elle s’est rendue au point le plus au nord de l’Europe. Elle a voyagé sur des traversiers et a pris l’avion à quelques reprises pour se rendre d’un continent à l’autre. Mme Soucy a complété son itinéraire en Nouvelle-Zélande où elle est restée trois mois. Chaque fois qu’elle prenait la voie des airs, elle devait démonter son vélo, puis le placer dans une boîte durant le trajet. «C’est un vélo fait sur mesure pour moi. Il est donc plus confortable que les autres, explique celle «qui se sentait comme dans son sofa» tellement elle le trouve agréable. La plupart du temps, elle a privilégié le camping pour dormir. La quinquagénaire s’installait en bordure d’un plan d’eau pour s’y reposer et admirer les paysages. «J’ai préféré les villages isolés aux grandes villes populeuses», explique-t-elle. Planifier au quart de tour La planification est la clé d’un voyage réussi, estime Mme Soucy. Pendant deux ans, elle a lu des guides et a conçu des tableaux à propos de ses dépenses, ses repas, ses ravitaillements, etc. [caption id="attachment_92195" align="alignright" width="444"] La Laprairienne rêvait de visiter la Nouvelle-Zélande. (Photo gracieuseté)[/caption] «J’ai même acheté le livre Excel pour les nuls pour bien maîtriser cet outil», confie-t-elle en riant. Ainsi, jamais la Laprairienne n’a été embêtée par des ennuis mécaniques ou des problèmes d’itinéraire. «Je savais précisément où j’allais me ravitailler, où j’allais acheter ma nourriture», raconte celle qui s’accordait un souper au restaurant par pays, afin de tester les spécialités locales. L’enseignante qui a pris une année sabbatique tenait au courant ses proches en publiant des vidéos sur ses réseaux sociaux. Ceux-ci n’étaient pas surpris de son projet. «Mon conjoint sait que je suis une aventurière! Il m’a rejoint en Grèce pendant ses vacances pour quelques jours», précise-t-elle. Retour à la maison Elle ne cache pas avoir redouté le retour à la maison, en mars. «Je me demandais bien ce que j’allais faire chez moi! Je me suis rappelé que j’aime jouer du piano et faire de la raquette, entre autres. J’avais hâte de revoir ma famille aussi», souligne celle qui a déjà hâte à sa prochaine expédition. Mme Soucy a joué de chance, puisqu’elle est revenue juste avant que la pandémie force la fermeture des frontières. Puis, au Canada, elle n’a pas eu à faire de quarantaine, car elle roulait en direction ouest, vers les provinces les plus touchées, plutôt que l’inverse. Itinéraire d’Isabelle Soucy autour du monde -Europe: Angleterre, Norvège, Danemark, Allemagne, République tchèque, Autriche, Italie et Grèce. -Asie: Népal et Chine. -Océanie: Nouvelle-Zélande.