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Rêve olympique réalisé pour l’arbitre de soccer Suzanne Morisset

le jeudi 01 septembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 01 septembre 2016

Il n’y a pas que les athlètes qui aspirent aux Jeux olympiques. Suzanne Morisset s’est accomplie en arbitrant trois matchs de soccer féminin, dont la finale, à Rio au Brésil. «J’en rêvais depuis que je suis toute petite», a avoué la Laprairienne de 32 ans.

C’est au prix de plusieurs sacrifices et d’un entraînement intensif que l’arbitre assistante (sur les lignes de côté) de la FIFA (Fédération internationale de football association) depuis presque 10 ans a savouré cet honneur. Son parcours préparatoire n’est d’ailleurs pas étranger à celui des athlètes olympiques.

«Je m’entraîne cinq fois par semaine. Je suis aussi soumise à des tests physiques internationaux et d’endurance. On teste notre agilité et notre vitesse, a-t-elle expliqué. Il faut pouvoir être capable de suivre les joueuses sur le terrain.»

À ces entraînements s’ajoutent souvent l’arbitrage de matchs et sa carrière. Mme Morisset travaille pour une agence de communication et de marketing à titre de productrice studio et gestion de projets. Ce n’est pas toujours une mince tâche pour elle de concilier le travail avec le soccer qui exige qu’elle voyage.

Néanmoins, la jeune femme n’aurait raté pour rien au monde les JO à cause du prestige associé à cette compétition mondiale.

«La Coupe du monde au Canada lors de laquelle j’ai arbitré l’an passé est beaucoup plus grosse, mais les JO demeurent ce qui frappe le plus l’imaginaire des gens», a concédé l’arbitre.

L’honneur de la finale

Après avoir arbitré deux matchs olympiques aux côtés de ses partenaires habituels, Carole Anne Chénard (Ontario) et  Marie-Josée Charbonneau (Québec), Mme Morisset a appris que la FIFA leur renouvelait sa confiance pour la finale opposant l’Allemagne à la Suède. La FIFA avait pourtant l’embarras du choix parmi plus d’une douzaine d’arbitres et une vingtaine d’assistantes.

«On espérait qu’on serait choisies, mais ce n’est jamais acquis», a mentionné la jeune femme.

Après avoir sauté de joie, elle a ressenti quelques papillons à l’idée d’appliquer les règlements sur la pelouse du stade mythique Maracana. «Il fallait demeurer focusé parce qu’on n’a pas le droit à l’erreur. La reprise vidéo n’est pas autorisée. Parfois, un hors-jeu se décide au millimètre près», a-t-elle rapporté.

Concentrée sur sa tâche à faire, l’arbitre assistante n’a pas échappé à l’ambiance pour autant.

«Ça donnait des frissons de voir les gens faire la vague dans le stade, s’est-elle rappelé. On sentait l’énergie de la foule. En plus, j’ai eu la chance d’arbitrer deux matchs qui opposaient l’équipe féminine du Brésil – l’équipe hôtesse –. Les spectateurs allumaient leur cellulaire et ça faisait plein d’étoiles. C’est une belle récompense pour toutes ces années d’efforts.»

À l’heure des choix

Maintenant que la poussière retombe, Suzanne Morisset se questionne après plus de 20 ans à monter les échelons de l’arbitrage au soccer. Accrochera-t-elle ses crampons? C’est possible.

«Je suis en processus de réflexion», a-t-elle affirmé.

Le fait qu’elle ne puisse pas vivre à temps plein de sa passion pèse aussi dans la balance.

«Au Québec, aucun arbitre ne gagne sa vie avec ça. Il n’y a pas assez de matchs au Canada pour en vivre», a dit l’arbitre.