Opinion

Sois belle et tais-toi

le mercredi 11 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 11 novembre 2015

Le billet du 4 novembre 2015 de Hélène Gingras.

D’où vient cette expression, vous croyez?  

@R:Je ne vous ai jamais raconté cette histoire. C’était il y a cinq ans. J’entre à la pharmacie à la recherche d’une crème pour le contour des yeux. Je voulais surtout adoucir des cernes à cette époque. Puis, tant qu’à y être, limiter les rides aussi appelées les pattes-d’oie au bout des yeux. Je pensais que j’étais rendue à cette étape de ma vie. Mais je me trompais!

Je prends mon courage à deux mains pour aller à la rencontre de la cosméticienne (est-ce que c’est comme ça qu’on l’appelle?) de service afin d’avoir ses conseils.

Il faut savoir que je flâne rarement dans le département des cosmétiques. De un, j’ai rarement beaucoup de temps quand je vais à la pharmacie. Je m’y arrête par nécessité, voire urgence. De deux, je n’ai pas de réel intérêt pour ce département. Je passe en coup de vent. En sachant exactement ce que je veux et où le trouver généralement. Une fois par deux ans peut-être j’accepte de m’attarder. Ou de flâner parce qu’il y a une cliente devant moi et que je devrai attendre à la caisse de toute manière.

Idem quand je lis des magazines féminins. Je tourne les pages à la recherche des articles qui m’intéressent. Souvent sans prêter la moindre attention aux publicités annonçant les nouveautés beauté. Et pourtant, je m’en veux parce que certains produits me semblent utiles… Bref, vous voyez le paradoxe?

Mes quelques visites par année dans le département des cosmétiques sont généralement pour renouveler mon stock épuisé: de la crème pour le visage, du démaquillant, un mascara. Plus rarement pour un crayon pour les yeux, un fond de teint ou du maquillage à paupières. Jamais pour un rouge à lèvres. Je déteste. Puis, j’achète mon parfum ailleurs.

Bon, revenons-en à ma visite. J’accoste la cosméticienne. Aussi mal à l’aise sans doute qu’un patient qui confie au pharmacien avoir des démangeaisons sous la ceinture. Une dame dans la cinquantaine. D’une grande amabilité. Qui me suggère une crème antirides qui coûte évidemment la peau des fesses. Dire que c’est fabriqué en grande partie avec de l’eau! À croire que cette ressource vaut encore plus chère dans un petit pot!

La cosméticienne ajoute qu’elle est super efficace. À preuve, c’est celle qu’elle utilise au quotidien! Je la regarde et je ne vois que ses pattes d’oie autour de ses yeux. Ce jour-là, j’ai épargné 50 balles. Merci madame.