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Son cancer le motive à tendre la main

le jeudi 22 août 2019
Modifié à 13 h 49 min le 22 août 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Vincent Paquet jouait au hockey quatre fois par semaine et s’entraînait presque tous les jours avant qu’un cancer chamboule son adolescence, l’an dernier. Alors qu’il célèbre sa première année de rémission le 29 août, il s’implique à la Fondation Charles-Bruneau pour redonner à ceux qui l’ont sauvé. Le Constantin avait 15 ans quand son diagnostic de leucémie lymphoblastique aiguë de type T lui a été annoncé, en juillet 2018. Il était continuellement malade depuis un an, avant que la maladie soit découverte. Quand il attrapait un rhume, il passait une semaine au lit. «L’année passée, j’ai eu 83 jours d’absence sur 160 à l’école», se souvient-il. Les médecins ne voyaient aucun problème majeur jusqu’à ce qu’un coup de soleil fasse enfler les bras de l’adolescent. Son système immunitaire était si faible qu’il a été envoyé en clinique de pédiatrie. Les résultats des prises de sang ont révélé qu’il manquait de neutrophiles, des cellules sanguines blanches. Des tests plus poussés se sont poursuivis pendant plusieurs semaines. En mai, il cessait d’aller à l’école en raison de sa santé fragile. Deux mois plus tard, une crise d’appendicite pour laquelle il n’a pas pu être opéré vu son état l’a envoyé à l’Hôpital Sainte-Justine. Un hématologue l’a pris en charge. Une ponction de moelle osseuse a confirmé le pire. «La journée même, le Dr Leclerc est entré dans ma chambre et il a dit: On ne passera pas par quatre chemins mon boy, tu as la leucémie», raconte l’adolescent. Ses chances de rémission étaient évaluées entre 70% et 80%. La colonne vertébrale de Vincent Paquet était affectée à plus de 78%. «Ça veut dire que 78% de ma moelle osseuse produisait des cellules cancéreuses au lieu de cellules normales pour défendre mon corps. J’ai quand même été chanceux, parce que ça ne s’est pas rendu à mon cerveau», explique-t-il. Il ajoute que ça a été plus difficile pour sa mère d’apprendre le diagnostic. «Moi, j’ai accepté, je ne pouvais rien y changer», affirme-t-il. Traitements et complications Vincent Paquet et sa mère, Nathalie Saint-Amand, ont passé 34 jours à l’hôpital pour qu’ils subissent des traitements de chimiothérapie. Plusieurs complications sont survenues: l’adolescent a contracté le C. Difficile, une pancréatite, une thrombose, soit un caillot derrière l’œil, ainsi qu’une nécrose vasculaire.
«Ça change une vie d’avoir un cancer. Pas juste physiquement. Tout change autour.» -Vincent Paquet
En raison de cette dernière complication, «j’ai comme des trous dans mes os. Je suis médicamenté pour les renforcir, mais là, je ne peux ni courir ni sauter pendant un an. Ce n’est pas facile», explique-t-il. Cependant, le plus difficile pour l’adolescent est de ne pas pouvoir se remettre en forme et d’avoir pris du poids. La maladie a laissé des marques sur son corps. Bien qu’il pourrait les faire enlever, Vincent Paquet veut les garder. «Ce sont mes cicatrices de guerre!» s’exclame-t-il en les montrant fièrement. Fondation Charles-Bruneau Quand son moral était au plus bas pendant et après ses traitements, la Fondation Charles-Bruneau a permis à Vincent Paquet de se distraire. Il est allé voir un match des Canadiens de Montréal, entre autres. «Une fois à la maison, je ne faisais pas grand-chose sauf vomir et avoir mal au cœur. C’était déprimant», partage-t-il. La famille de Vincent Paquet n’a pas eu besoin d’aide financière. L’adolescent se souvient néanmoins des aires aménagées pour les enfants et adolescents atteints du cancer à l’hôpital de Sainte-Justine qui permettent de passer le temps. Ce sont des détails qui ont agrémenté des moments difficiles pour lui. Implication  Vincent Paquet a accepté sans hésitation d’être porte-parole du Circuit bleu de la Fondation afin de «redonner à ceux qui ont permis à Sainte-Justine de me sauver». Il s’agit d’un circuit en kayak. L’adolescent ne pourra pas y participer, mais sera présent et promeut l’événement qui aura lieu du 13 au 15 septembre. Il souhaite «forcer ses amis à le faire». L’adolescent sera le héros de la journée du 15 septembre. Quatre départs se feront pendant la fin de semaine, soit à Lachine, à l’écluse du Canal-de-Sainte-Anne-de-Bellevue, à Laval et à Boucherville. «À l’école, je suis devenu Vincent, le gars qui a eu le cancer. Je n’aimais pas vraiment ça au début, mais j’ai compris que je pouvais utiliser ça pour pousser les gens à donner pour aider, alors je vais le faire.» L’objectif de la Fondation est d’amasser 300 000$. En date du 16 août, elle avait 71 000$. Détails, inscriptions et dons: www. circuitbleu.charlesbruneau.qc.ca