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Les stries sur l’autoroute 30 sont là pour demeurer

le vendredi 27 octobre 2017
Modifié à 16 h 05 min le 27 octobre 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Les usagers qui empruntent l’autoroute 30 dans les deux directions entre Châteauguay et Brossard ont remarqué la création de stries continues dans la chaussée lors de travaux d’entretien. Si certains s’attendaient à voir l’application d’une couche d’asphalte lisse en guise de finition, ils se trompent. Ces sillons vont rester, puisque le ministère des Transports a retenu la méthode de planage fin pour la réfection. Une solution qui ne fait pas le bonheur de Richard Trottier. Ce résident de La Prairie qui demeure aux abords de la 30 déplore le bruit généré par le roulement des véhicules depuis que ces modifications ont été apportées à l’automne. «J’ai mesuré les décibels dans ma cour arrière chez moi. Ça joue entre 65 et 75 (dB). On ne peut même plus ouvrir les fenêtres», dénonce-t-il. À partir de 70 dB, il est incommodant de tenir une conversation téléphonique. Au-delà de 80 dB, la discussion entre deux personnes (se faisant face) devient difficile, indique l’Institut national de santé publique du Québec dans sa politique de lutte au bruit environnemental publié en 2015.
«C’est le ministère qui a choisi la solution et qui nous a demandé de l’exécuter.» - Marc Desserrieres, directeur général de l’A30 Express
«Avant le prolongement de l’autoroute 30, on entendait le chant des grenouilles, puisque j’habite aux abords de la rivière Saint-Jacques, poursuit le Laprairien. Depuis que les camions utilisent la 30 pour éviter les ponts, c’est fini. Et là, on vient de rajouter des stries sur la route!» Il se questionne à savoir si le MTQ a fait des études sur les impacts sonores avant de retenir la méthode du planage fin. Il veut aussi savoir si Québec a tenu compte du nombre de résidences actuelles et en construction qui se trouvent à cette hauteur en bordure de la 30.   Silence Au ministère des Transports, on s’est refusé à tout commentaire, indiquant que c’est au gestionnaire de l’autoroute 30, A30 Express, de répondre aux questions. Selon les informations du directeur général de l’A30 Express, Marc Desserrieres, c’est à la demande de Québec que l’entreprise a procédé à la réalisation des stries sur la chaussée. [caption id="attachment_34633" align="aligncenter" width="438"] Gros plan d’une route striée à la suite du planage fin.[/caption]   «Dans le cadre de l’entente pour le parachèvement de la 30, on a eu la charge de construire les nouveaux tronçons entre Châteauguay et Vaudreuil. Le ministère nous transférait aussi la responsabilité de la section entre Châteauguay et La Prairie, mais des travaux correctifs devaient être effectués avec ce transfert. Ce que nous avons fait à la demande du ministère», explique M. Desserrieres. Il ajoute que c’est Québec qui a décidé d’utiliser le planage fin. «Les sections [asphaltées] entre Châteauguay et La Prairie avaient des non conformités au niveau de l’adhérence. Il convenait de les améliorer. Le planage fin n’est pas une nouvelle technique. Elle est utilisée régulièrement par le ministère sur les routes du Québec. Elle est reconnue par le Laboratoire des chaussées», poursuit le directeur général de l’A30 Express.   Atténuation et solution idéale Marc Desserrieres mentionne que le bruit va diminuer à la longue en raison du roulement et de la présence des charrues l’hiver qui «poliront» la chaussée. La tenue de route, que certains lecteurs empruntant la 30 ont dénoncée, s’améliora aussi. Si elle avait eu le choix, est-ce que l’A30 Express aurait retenu la solution du planage fin imposée par le ministère des Transports? «Est-ce qu’on aurait fait ça différemment? Je ne veux pas vous répondre, parce que ce n’est pas nous qui avons choisi. De plus, nous n’avons pas mené d’études pour faire ce choix. Pour les prochaines années, on sera pleinement responsable de l’entretien de la chaussée. On aura entièrement liberté d’action en autant qu’on respecte les ententes avec le ministère», mentionne M. Desserrieres.   Planage fin et contrat «Cette technique en développement depuis quelques années en Europe et aux États-Unis est de plus en plus considérée pour corriger des problématiques liées à la texture, à l’orniérage ou au profil d’un revêtement de chaussée», indique un feuillet explicatif datant de 2010 de la Direction du laboratoire des chaussées du ministère des Transports. Rappelons que la durée du contrat liant l’A30 Express avec Québec sur cette portion de l’autoroute 30 (entre Vaudreuil et Brossard) est d’une durée de 30 ans. Elle se termine en décembre 2042. Ce partenariat public-privé, signé en 2008, inclut aussi les autoroutes 530, 730, 930 et 20 en partie ou totalité.   À LIRE AUSSI :  Stries sur l’autoroute 30 : Le niveau sonore reviendra à la normale au printemps, assure le député Stries sur la 30: le député Merlini a rencontré le ministre des Transports Bruit en raison des stries sur la 30 : le ministère fera des relevés sonores La Prairie demande à Québec d’enlever les stries sur l’autoroute 30