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Il traverse les États-Unis à vélo pour promouvoir l’autosuffisance alimentaire

le jeudi 19 octobre 2017
Modifié à 15 h 10 min le 19 octobre 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Parcourir en groupe les États-Unis à vélo d’Est en Ouest en donnant un coup de main à diverses communautés pour des projets de jardinage, de plantations d’arbres fruitiers et autres. C’est ce qu’a fait Claude Courchesne avec l’événement Green Riders – Good Deeds on Bike créé par l’activiste environnementaliste américain Rob Greenfield. Originaire de Sainte-Catherine, M. Courchesne est parti seul de Montréal, le 24 mai, pour rejoindre à deux roues les 32 participants réunis à Central Park, à New York. De là, le groupe a quitté cinq jours plus tard pour entamer 81 jours de vélo. Un itinéraire de 6 000 km qui a pris fin à Seattle, le 18 août. Durant le trajet, une quinzaine d’arrêts étaient consacrés à des projets d’autosuffisance alimentaire (ex.: installation d’une serre).
«Ce n’est que du bonheur! On passe 81 jours à travailler ensemble, mentalement et physiquement.» - Claude Courchesne
L’homme de 56 ans a voulu par la suite revenir au Québec en vélo en passant par les îles de Vancouver. Il a dû se résigner à compléter le trajet en autobus à partir de Banff (Alberta) en raison du froid. Au total, Claude Courchesne a parcouru 8 500 km.   Se nourrir des poubelles Pédalant entre 80 et 120 km en moyenne par jour, parfois seul ou en petit groupe, Claude Courchesne s’est transformé en travailleur communautaire mettant en pratique la simplicité volontaire. [caption id="attachment_34396" align="aligncenter" width="521"] Des participants du Green Riders – Good Deeds on Bike mettant en pratique le dump survive. Ils récupèrent de la nourriture encore comestible dans les poubelles de supermarchés.[/caption]   «Pour dormir, c’était du vélo-camping en priorité. On dormait aussi dans des églises, des centres communautaires, des YMCA, là où l’on nous attendait pour faire du bénévolat.  Des fois, c’était une personne qui nous accueillait chez elle et on se retrouvait avec 32 tentes toutes cordées dans la cour arrière», explique M. Courchesne. Afin de respecter l’idéologie de Rob Greenfield, la trentaine de participants surnommés les greenriders se déplaçaient avec très peu d’argent sur eux. Évitant les restaurants, ils pratiquaient le dump survive, c’est-à-dire qu’ils se nourrissaient des poubelles. [caption id="attachment_34397" align="aligncenter" width="521"] Des greenriders fiers d’être arrivés à l’état du Wisconsin. Claude Courchesne figure au bas du panneau où on retrouve la mention Open for business.[/caption]   «On fouillait dans les poubelles de gros supermarchés pour récupérer la nourriture. Je n’étais pas si bon que ça pour en trouver. Parfois, je me payais des restaurants [restauration rapide]. Contrairement à moi, une de mes amies n’a pas dépensé un sou tout le long du voyage. Elle se nourrissait uniquement en faisant du dump survive», mentionne-t-il. En tout, M. Courchesne estime avoir dépensé 2000$ pour son odyssée, dont une partie a été consacrée aux réparations de crevaisons. «J’ai changé huit fois de pneus. À 60$ chaque, ça monte vite», lance-t-il.   Bon moment Précoccupé par les questions d’environnement, c’est en consultant le site de Rob Greenfield que Claude Courchesne a décidé de participer au défi lancé par l’activiste américain. Il faut dire que le moment était bien choisi. [caption id="attachment_34399" align="aligncenter" width="521"] Parmi la quinzaine de projets réalisés à travers divers états américains, il y a avait la construction d’une serre à Youngstown, en Ohio.[/caption]   «Ce voyage m’intéressait. Je suis père de famille et j’ai six grands enfants de deux mariages différents, explique-t-il. Je suis séparé et je vivais seul. Le hasard a fait que mon entreprise à l’Île-des-Sœurs a fermé au mois d’octobre 2016. Et le départ était en mai 2017. J’étais donc sans emploi, en pleine forme, et j’avais le goût de le faire.» Ce voyage a permis de faire la promotion des idéaux de Rob Greenfield qui en était à sa 3e traversée des États-Unis, mais à sa première en groupe. «Par exemple, à Seattle, notre travail consistait à planter gratuitement des arbres fruitiers devant des maisons à la condition que les propriétaires les entretiennent et laissent gratuitement les gens prendre les fruits une fois matures», déclare M. Courchesne.   The beast Même s’il était le plus âgé du groupe, Claude Courchesne a su imposer le respect en raison de sa forme physique. Ce dernier participe à des triathlons depuis l’âge de 50 ans. [caption id="attachment_34401" align="aligncenter" width="521"] Claude Courchesne savourant son repas du soir après une journée de vélo.[/caption]   «La moyenne d’âge était entre 18 et 33 ans, mais j’étais la personne qui allait aider les autres lorsqu’ils étaient en difficulté, comme pour monter des côtes», explique le cycliste. «Le soir, quand on avait fini notre projet dans la communauté, comme installer une serre, j’allais vers la piscine pour nager un 750 m, puis faire un 20 km de vélo et 5 km de course. Tout le monde me traitait de malade! souligne M. Courchesne. Moi, ça me faisait du bien musculairement, d’où mon surnom de The beast [la bête].» [caption id="attachment_34403" align="aligncenter" width="521"] Claude Courchesne photographié à Vancouver sur le chemin du retour après son expérience de greenriders.[/caption]