Culture

Trois lieux prisés des réalisateurs

le mercredi 03 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 juin 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Qu’ont en commun le collège Jean de la Mennais, la ferme de Jean-Claude Poissant et le musée ferroviaire Exporail? Les trois endroits servent régulièrement de lieu de tournage pour diverses productions.

«On vient pour tourner des publicités, des vidéoclips, des films. La première production qui a eu lieu au collège, c’était Elvis Gratton (1981) pour la scène du party à la piscine», raconte Daniel Greendale, gestionnaire administratif du collège laprairien.

Récemment, le comédien et musicien Émile Proulx-Cloutier est venu y réaliser son clip.

Liza Minnelli, a tourné dans les murs de l'institution il y a une vingtaine d’années. Cependant, M. Greendale ne se souvient pas du titre du film.

Pour sa part, la ferme de Jean-Claude Poissant est souvent sollicitée pour des émissions et séries de télé.

«Le premier tournage de divertissement, c’était avec Vrak TV pour l’émission L’herbe est plus verte, il y a cinq ans. Le but était de faire découvrir à un participant un milieu qu’il ne connaissait pas. L’équipe est demeurée trois jours sur la ferme», se remémore le résident de Saint-Philippe.  

Quant au musée de Saint-Constant, il a toujours attiré les producteurs. En plus d’une cinquantaine d’années d’existence, une centaine de productions de tous genres y ont été tournées.

Réputation et diversité

Comment sont-ils devenus les sites préférés des réalisateurs? D’après Jean-Claude Poissant, les réactions des téléspectateurs incitent les producteurs à retourner sur les lieux.

«Les gens qui sont venus tourner me disent qu’ils reçoivent des commentaires positifs du public qui regarde leurs émissions. Quand l’animateur Benoît Dutrizac des Francs tireurs est venu, il y a deux ans, pour parler de la dépression chez les agriculteurs, il a reçu beaucoup de bons commentaires», mentionne-t-il.

Le bouche à oreille fait aussi son œuvre, selon M. Greendale. Il rappelle que le milieu cinématographique et télévisuel québécois constitue un cercle restreint.

«Les équipes de tournage sont petites à Montréal, elles se connaissent et se parlent», note-t-il.

Il en est de même pour Exporail à Saint-Constant qui a développé au fil du temps une expertise pour les productions.

«Nous avons une liste de prix où tout est clairement identifié. La durée, les besoins, le type de véhicule [locomotives et wagons], les déplacements. Cette liste s’applique pour tous les tournages sauf dans le cas de productions québécoises où l’on accorde des réductions», rappelle Marie-Claude Reid, directrice générale du musée ferroviaire.

Droit de regard et de refus

Les trois intervenants peuvent refuser tout scénario qui ne correspond pas à leurs valeurs.

«J’ai eu des offres que j’ai rejetées parce que je ne voulais pas qu’on se moque de l’agriculture. On est loin de l’époque de la fourche, du chapeau de paille et de la brindille dans la bouche!», indique Jean-Claude Poissant dont la ferme a accueilli en mars l’équipe de la série Patrice Lemieux 24/7.

«On ne veut pas que des productions aillent à l’encontre de la sécurité ferroviaire, déclare pour sa part Marie-Claude Reid. Si cela était le cas, on leur demande de modifier la scène, mais ce n’est pas encore arrivé.»

Pas question non plus de chambouler la mission de l’institution, souligne de son côté Daniel Greendale.

«Il ne faut pas que ça nuise au calendrier scolaire. Ce qui implique que des tournages ont eu lieu en pleine nuit, mentionne-t-il. Pour le clip d’Émile Proulx-Cloutier qui se passait à la piscine, la scène a été tournée à 4h du matin parce que l’endroit est utilisé très tard le soir et tôt le matin.»

Pour M. Poissant, impossible pour une production de retarder la traite des vaches et ainsi altérer la qualité du lait.