COVID-19

Un employé reproche le magasinage non urgent de clients

le mardi 31 mars 2020
Modifié à 16 h 42 min le 01 avril 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

En cette période de pandémie, un employé d'une quincaillerie ouverte à titre de service essentiel dit avoir «peur pour sa santé» et celle de sa famille. Il lance un cri du cœur pour sensibiliser les clients à protéger autrui de la COVID-19. «On pourrait croire que les gens viennent pour les urgences, mais ce n’est pas le cas. Des clients viennent magasiner des moulures, de la peinture, des rideaux, des chaises de patio et n’importe quel projet de rénovation qui n’est pas très urgent, à mon avis», reproche l’employé du BMR à Sainte-Catherine, qui a dit s'appeler Roch Letendre. Néanmoins, il y a tout lieu de croire que c'est un prête-nom parce que la direction du Groupe BMR a affirmé mercredi matin qu'aucun employé ne porte de ce nom à cette succursale. Selon lui, les clients sont plus nombreux depuis la fermeture des commerces non essentiels jusqu’aux 13 avril. «En plus, les clients sont souvent en couple ou même pire avec des enfants, poursuit-il. Ce faisant, ils mettent la santé des employés en danger et n’aident en rien la propagation du virus.» Il a fait part de ses craintes au député fédéral de La Prairie, Alain Therrien. De bonnes affaires Les quincailleries font de bonnes affaires depuis la mi-mars, certaines personnes en profitant pour faire des rénovations ou rafraîchir leur intérieur. Des employés du Réno Dépôt à qui nous avons parlé nous ont confirmé que les ventes dans certains départements, comme celui de la peinture, avaient été bonnes. Maintenant, celles en ligne surtout ont pris la relève. [caption id="attachment_82449" align="alignleft" width="444"] En arrêt de travail forcé, François Brossard a acheté des matériaux pour aménager une salle de bain au sous-sol de la nouvelle maison qu’il vient d’acheter.[/caption] La direction du groupe BMR confirme aussi que les gens se sont rués dans ses quincailleries, «surtout quand ils ont eu peur que ça ferme», il y a trois semaines, a expliqué Julie Crevier, directrice des communications. Puis quand le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé la fermeture des entreprises offrant des services non essentiels. Selon elle, l’achalandage est cependant à la baisse depuis quelques jours. «Il y a une plus grande conscientisation de la population à rester à la maison et nous l’encourageons nous aussi», a-t-elle dit. Quant aux inquiétudes des employés, la compagnie dit les comprendre et c’est pourquoi elle a pris des mesures, afin d’assurer leur protection. Au magasin de Sainte-Catherine, celles-ci sont en place:
  • Un employé posté à l’entrée s’assure qu’il y ait un maximum de 20 clients à la fois dans le magasin;
  • Une station de nettoyage des mains est installée à l’entrée;
  • Le magasinage en solo est recommandé;
  • Les transactions en argent ne sont plus acceptées;
  • De l’affichage au sol et sur les murs pour que les clients respectent la distance de 2 m de toute personne;
  • Le prêt d’outils n’est plus permis;
  • Des Plexiglas ont été installés aux comptoirs de service et à la caisse à titre d’écran protecteur;
  • Le nombre de paniers est limité et ceux-ci sont désinfectés tous les jours.