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10 questions-réponses sur «Imaginons notre Delson»

le jeudi 28 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 28 janvier 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Une centaine de citoyens ont assisté lundi à une rencontre d’information organisée par la municipalité sur le thème «Ensemble, imaginons notre Delson». Le Reflet fait le point sur cette soirée en 10 questions-réponses.

Est-il vrai que Delson est à un point tournant de son développement?

Oui, parce que la municipalité dispose de peu de terrains à aménager et qu’elle doit tenir compte des enjeux gouvernementaux et régionaux dans l’aménagement et le redéveloppement de la Ville. Par exemple, la Ville doit se conformer au Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et à la réglementation de la MRC de Roussillon.

En quoi consiste le PMAD?

C’est une planification de l’aménagement, du transport et de l’environnement pour accueillir les 320 000 nouvelles familles prévues dans la grande région montréalaise d’ici 2031. À Delson, par exemple, il est prévu que la municipalité accueillera 1400 nouveaux ménages à revenu d’ici 15 ans. Or, si elle maintient son développement actuel, elle ne pourra en accueillir que 540.  

Il faut donc changer les façons d’aménager le territoire?

Oui, la Ville doit freiner l’étalement urbain et opter pour des aménagements axés sur le développement durable. L’objectif est notamment de concentrer la population dans des milieux de vie, d’améliorer la qualité de vie, de protéger l’environnement et les terres agricoles, de diminuer l’utilisation de l’auto afin de réduire la congestion et de permettre aux gens d’avoir accès à du transport en commun et à des services et des commerces de proximité.

Est-ce vrai qu’on retrouvera des secteurs à haute densité?

La CMM a prévu l’aménagement de 155 aires TOD (transit-oriented development), dont deux à Delson. La première est située près du stationnement incitatif Georges-Gagné, tandis que l’autre est dans les environs de la gare du train de banlieue. Les aires TOD situées près des gares à Saint-Constant (rue Saint-Pierre) et à Candiac débordent aussi à Delson.

Ces aires aménagées à proximité du transport en commun prévoient une moyenne de 40 logements par hectare. Ils visent à encourager une vie de quartier et les déplacements à pied. La CMM a aussi prévu des corridors de transport, comme la route 132 et la rue Principale Sud, où la densité devra aussi être plus accrue.  

À Delson, 55% du territoire de la municipalité doit être planifié en fonction des nouvelles orientations d’aménagement.

Est-ce qu’on va construire des tours d’habitation à Delson?

«Les aires TOD font souvent peur parce qu’elles font référence à des tours sans cachet, mais on peut faire des projets qui respectent la densité tout en préservant la qualité de vie et l’échelle humaine», a dit l’animatrice de la soirée, Gabrielle Immarigeon, de l’organisme Convercité. Elle a ensuite montré trois exemples identiques de densité, mais dont l’aménagement est complètement différent.

Le projet Les cours Georges-Gagné sera-t-il soumis pour approbation?

Non, ce projet de 392 unités d’habitation de la compagnie Trigone aux abords de la Plaza Delson a déjà été approuvé par la municipalité dans une démarche de consultation traditionnelle. Il respecte néanmoins les principes de développement durable, a affirmé le directeur général de Delson, Stéphane De Serre. Le promoteur s’est notamment engagé à replanter un arbre pour chacun qui sera abattu.

Est-ce que les citoyens voient d’un bon œil les nouvelles approches de développement?

Si certains semblent enthousiastes, d’autres éprouvent des réticences. C’est notamment le cas du premier citoyen qui s’est présenté au micro lors de la période des commentaires. Charles Desrochers reproche que la Ville perdra son cachet unifamilial. Selon celui qui a siégé autrefois sur un comité d’urbanisme de la Ville, les égouts de la municipalité n’ont pas été conçus pour accueillir des multi logements. De plus, il craint que ceux-ci deviennent «des taudis dans dix ans».   

La municipalité est-elle obligée d’impliquer la population dans la démarche?

La Ville a des obligations légales de consulter la population avant d’adopter ses règlements d’aménagement, mais elle n’est pas tenue d’impliquer les citoyens dans une démarche de planification participative comme elle a entrepris de le faire.

Quelle sera l’implication des citoyens?

Ils participeront à des ateliers, voire même dessineront le Delson de demain «dans les limites du carré de sable dans lequel on peut jouer», a imagé M. De Serre.

Est-ce qu’on peut en savoir plus sur Imaginons notre Delson?

La municipalité a mis sur pied une plateforme de consultation publique sur site internet www.imaginonsnotredelson.ca. Elle y tient les citoyens informés des différentes étapes de la démarche. On y trouve aussi les présentations et les comptes rendus des soirées. La municipalité affirme qu’elle veut être la plus transparente possible dans sa démarche.