Faits divers

22 mois de prison pour le «séducteur fraudeur»

le mercredi 31 juillet 2019
Modifié à 13 h 20 min le 31 juillet 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Marc Soulières, surnommé le «séducteur fraudeur», a été condamné le 30 juillet à une peine d’emprisonnement de 22 mois par la juge Magali Lepage, au palais de justice de Longueuil.
Les 8 mois que Soulières a passés en détention préventive sont soustraits à la peine; il passera donc les 14 prochains mois derrière les barreaux. Le 15 janvier, le Longueuillois avait plaidé coupable aux 17 chefs d’accusation qui pesaient contre lui. Chèques sans fonds L’homme de 35 ans a escroqué 23 personnes entre 2005 et 2017. Son stratagème consistait la plupart du temps à contacter des femmes sur les réseaux sociaux pour les inviter au restaurant. Au moment de payer la facture, il alléguait avoir oublié son portefeuille et demandait à la victime de régler l’addition en échange d’un chèque provenant d’une tierce personne. Le fraudeur leur disait d’encaisser le chèque, de garder le montant de la facture de restaurant et de lui remettre la balance en argent. Les chèques étaient cependant sans fonds. «Elles ont été flouées dans un contexte de relation amicale, intime ou amoureuse, dans un contexte où l’accusé a abusé de leur confiance, de leur bonté et de leur gentillesse, a indiqué la juge Magali Lepage. L’accusé s’est présenté comme un individu intéressé à elles et ayant besoin d’elles. Elles ont voulu l’aider en lui prêtant le peu qu’elles avaient.» «Quelque chose de viscéral» Marc Soulières avait expliqué à la Cour qu’il était aux prises avec des problèmes de drogue et de jeu depuis de nombreuses années. Les dettes contractées par sa consommation l’auraient poussé vers le crime. Soulières a été arrêté pour la première fois en juillet 2017, mais les accusations avaient été abandonnées. Il avait cessé son stratagème durant quelques mois avant de reprendre ses activités criminelles en janvier 2018. De janvier à avril, l’homme de Longueuil aurait fait quatre victimes avant d’être arrêté. Il a suivi une thérapie comportementale l’automne dernier. «Visiblement, ce n’est pas une réussite», a dit la juge, puisqu’il a été arrêté de nouveau en mars 2019 pour le même stratagème. «Il y a quelque chose de viscéral chez l’accusé qui l’empêche de saisir les opportunités de cesser ses comportements malhonnêtes», a-t-elle ajouté. À sa sortie de prison, Soulières sera sous probation pendant deux ans. Il devra s’abstenir de communiquer directement ou indirectement avec ses 23 victimes et avoir une bonne conduite. Il lui sera également interdit de posséder des armes, de consommer des drogues et d’aller dans des endroits où il y a des jeux de hasard ou de loterie. Avec la collaboration de Philippe Lanoix-Meunier.