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5 questions à la ministre fédérale de la Santé sur le cannabis

le vendredi 19 octobre 2018
Modifié à 10 h 41 min le 19 octobre 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Le Reflet a questionné la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, sur les impacts possibles concernant la légalisation du cannabis en vigueur depuis le 17 octobre au Canada.    Croyez-vous que la légalisation du cannabis va créer une nouvelle clientèle qui n’a jamais consommé ? 1. «L'ancienne approche ne fonctionnait pas. Le taux de consommation de cannabis chez les jeunes est plus élevé au Canada que dans tout autre pays du monde. Si on regarde les données probantes provenant d'autres endroits, on ne constate pas de variation marquée au niveau de la consommation suite à la légalisation. Si nous prenons l'exemple du Colorado, la consommation chez les jeunes a même diminué de 12% dans les quatre années suivant la légalisation.»   2. À combien estimez-vous les retombées économiques au Canada à la suite de la légalisation ? «Le ministère des Finances prévoit qu'au cours des cinq prochaines années. le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements provinciaux et territ‎oriaux se partageront des recettes fiscales de 690 M$.»   3. Doit-on craindre une augmentation de la dépendance envers cette drogue ? «Le gouvernement reconnaît qu'il est important de surveiller et d'évaluer attentivement l'impact de ce changement législatif. Pour cette raison, nous adoptons une approche à plusieurs volets en matière de collecte de données qui nous permettra de surveiller et de mesurer l'impact de la légalisation. En diffusant des informations claires, cohérentes et fondées sur des faits, notre gouvernement permet aux Canadiens de faire des choix éclairés et de mieux comprendre les risques liés à la consommation de cannabis. Nous investissons plus de 100 M$ sur six ans à cet effet.   4. Bannir la consommation du cannabis dans les lieux publics comme le font plusieurs villes, est-ce une bonne chose ? «Les provinces et les territoires ont la possibilité d'imposer des restrictions allant au-delà de celles de la Loi sur le cannabis et de ses règlements, y compris en limitant les lieux où le cannabis peut être utilisé en public. Nous leur laissons le choix, puisqu'ils connaissent les réalités locales et nous ne souhaitons pas commenter les différentes décisions prises par les différentes municipalités.»   5. On prêche l’interdiction de la cigarette en raison des dommages sur la santé, mais on autorise la consommation du cannabis tout aussi néfaste. Est-ce qu’il y a une contradiction ? «Pas du tout. En tant que ministre de la Santé, je ne recommanderai jamais de consommer du cannabis ni du tabac par ailleurs. Par contre, les études démontrent que les jeunes au Canada sont ceux qui consomment le plus de cannabis au monde parmi les pays industrialisés. Il fallait donc poser des gestes concrets pour encadrer et réglementer la consommation et la production de cannabis tout en éduquant les Canadiennes et Canadiens sur les effets sur la santé qu'implique la consommation de cannabis.»