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Capsules vidéos Pour un Québec accessible: tourner, apprendre, sensibiliser

le samedi 15 juin 2019
Modifié à 8 h 47 min le 15 juin 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Des élèves de l’option cinéma de l’école secondaire André-Laurendeau à Saint-Hubert ont produit cinq capsules vidéo pour la campagne Pour un Québec accessible, visant à sensibiliser quant aux enjeux d’accessibilité aux commerces et aux services de proximité pour les personnes à mobilité réduite. Du synopsis au tournage, les cinéastes en herbe ont vécu une expérience intensive d’apprentissage, le tout en moins d’un mois. L’Association des personnes handicapées de la Rive-Sud Ouest (APHRSO) à La Prairie était invitée par le gouvernement provincial à produire une campagne de sensibilisation. «Du matériel avait été fourni, mais l’Association souhaitait avoir quelque chose de plus personnalisé et représentatif», explique l’enseignante Christine Paquette, qui est aussi membre du conseil d’administration de l’APHRSO. Elle s’est dit que la commande pourrait intéresser ses élèves, à qui elle a donc fait la proposition de concevoir et produire ces capsules. «J’ai tout de suite vu l’étincelle dans leur yeux. Ils ont fait preuve d’un enthousiasme impressionnant. Personne n’a dit non», relate-t-elle, encore «époustouflée» par la motivation de ses élèves à mener à terme – et à bien – ce projet. Lors d’un premier remue-méninges avec sa classe, Mme Paquette a partagé certaines expériences «de son cru», elle qui n’a pas son membre inférieur droit. La classe est ensuite passée au vote afin de déterminer les idées qui feraient l’objet de capsules. Ils ont eux-mêmes rédigé les synopsis. Les capsules variant de 30 à 90 secondes adoptent un ton humoristique. «Le but est de faire rire jaune» l’auditeur, qui prend conscience que si telle situation lui arrivait, il n’aimerait pas ça», explique l’enseignante. Gestion de plateau Des locaux de l’école de la Commission scolaire Marie-Victorin sont devenus des plateaux de tournages et ont donc été quelques peu transformés. La salle d’entraînement de l’école a pris des allures de gym, alors qu’une classe est devenue un commerce. Tout au long de la démarche, les élèves ont aussi été épaulés par un ancien d’André-Laurendeau, Nicolas Morneau. Cet étudiant universitaire en arrangements et composition jazz cumule déjà quelques expériences de tournage. Derrière la caméra, M. Morneau a assuré la réalisation des capsules, laissant le champ libre aux jeunes pour la gestion de plateau, qui s’est avérée leur plus grand apprentissage sur le plan technique, estime-t-il. «Ils m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu un plateau de tournage rouler aussi vite. Ils ont appris c’est quoi s’organiser, quels sont les préparatifs nécessaires», illustre-t-il. L’expérience a aussi donné l’occasion de relever le défi de répondre à la demande d’un client. Des élèves préféraient par exemple une autre fin à celle qui a été privilégiée par l’Association. «Mon rôle était de trouver une entente entre les élèves à l’APHRSO», explique Mme Paquette. Plusieurs versions des vidéos ont été tournées, et l’élève sera évalué, dans le cadre scolaire, sur celle de son choix. En plus des apprentissages d’ordre pratique, les élèves ont aussi développé une certaine sensibilité aux enjeux d’accessibilité universelle, remarque Christiane Paquette. «Des élèves acteurs, qui jouaient en fauteuil roulant, disaient: «Nous, on peut lever le fauteuil et le tasser au besoin…» D’autres ont aussi affirmé qu’ils porteraient plus d’attention à ceux qui pourraient avoir besoin d’aide. Les capsules vidéos seront disponibles sur la page Facebook de l’école secondaire André-Laurendeau