Culture

En 7 questions avec l'humoriste Pierre Hébert

le mercredi 25 octobre 2017
Modifié à 15 h 38 min le 25 octobre 2017
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Pierre Hébert sera en spectacle à la salle Richard-Sauvageau à La Prairie pour la première fois de sa carrière, le 4 novembre. Le Reflet a discuté avec le résident de Candiac de son 2e one-man show, Le goût du risque, mais la discussion a été rattrapée par l'actualité.  Il y un an et demi, tu as lancé une campagne de publicité virale entourant la promotion de ton nouveau spectacle. Quel bilan fais-tu de ta tournée jusqu’à présent ? Je suis super content. La publicité de l’humoriste mystère a bien fonctionné. Mais il fallait que le spectacle soit bon. Les projecteurs étaient sur moi. Finalement, les ventes se sont bien passées et les critiques ont été excellentes. Il me reste deux spectacles à offrir à des gens qui avaient acheté des billets sans savoir qu’il s’agissait de moi et tout se passe bien. As-tu senti la pression qui venait avec ce type de promotion ? Absolument! Déjà qu’il y a une certaine pression qui vient avec un 2e spectacle. Il faut qu’il y ait une évolution par rapport au premier. En plus, je me mets déjà beaucoup de pression sur moi-même pour bien performer. Je ne me laisse pas de place à l’erreur. Tu as lancé ton spectacle Le goût du risque en expliquant que tu avais généralement peur de sortir de ta zone de confort. Est-ce que ce sentiment a changé depuis ? Ma dernière année en a été une de risque avec le lancement de la tournée et la naissance de mon fils. Je sens que je suis maintenant rendu au moment où je peux m’asseoir. Je profite du temps avec ma famille. J’essaie de prendre les choses de façon plus relax présentement. Est-ce que tu y parviens grâce au soutien de ta famille ? Absolument. Je sens qu’ils sont derrière moi à 100%. Le plus important pour moi, c’est ma famille. Si tout va bien avec elle, tout le reste ira. C’est la base de mon bonheur. Le milieu de l’humour a vécu une semaine mouvementée avec l’affaire Gilbert Rozon. Tu travaillais aussi avec Éric Salvail à la radio. Comment as-tu reçu ces nouvelles ? Ç’a été un énorme choc. J’avais un plaisir fou à travailler avec Éric Salvail. Mais ce sont des gestes inacceptables. Je salue la vague de courage dont ont fait preuve les victimes pour en parler. Je n’aime pas le climat actuel dans l’industrie, mais c’est un mal nécessaire. Tu as pris la parole sur ta page Facebook pour t’exprimer sur cette situation. Sentais-tu le besoin de le faire ? Ma page Facebook ne sert pas seulement à annoncer des dates de spectacles. Le plus simple aurait été de me taire, mais c’était important pour moi de m’exprimer sur deux choses. Premièrement, je tenais à dire que je n’étais au courant de rien. Deuxièmement, je voulais me questionner sur ce que j’aurais fait si j’avais été témoin de leurs comportements. Ce n’est pas si évident de dénoncer. Il faut se conscientiser sur la façon de réagir. C’est l’aspect le plus positif de cette histoire. Comment le milieu de l’humour s’en remettra ? Il faut absolument crever l’abcès et, surtout, ne pas faire un travail d’image publique. Le travail journalistique qui a été fait est tellement bien détaillé que nous ne sommes plus à l’étape de se demander si ce sont des ouï-dire ou non. Il faut maintenant parler des gestes qui peuvent être posés pour changer les choses.