Faits divers

90 jours de prison pour un Constantin coupable d'attouchements

le lundi 27 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 27 juillet 2015

Gérard Gervais, de Saint-Constant, a écopé d'une peine de 90 jours de prison à purger les fins de semaine après avoir été déclaré coupable d'attouchements sexuels sur une fillette de moins de 14 ans. Il avait déjà un antécédent en semblable matière.

Les faits qui sont reprochés à l’homme de 84 ans, tout comme l'identité de ses victimes, sont frappés d'une ordonnance de non-publication. Mais selon la victime, ils ont eu des conséquences importantes sur sa vie.

«Je ressentais une terreur perpétuelle autour de lui. Ses actions étaient imprévisibles», a-t-elle témoigné à la cour lors des représentations sur la peine, le 13 juillet.

La victime, aujourd'hui adulte, affirme souffrir de maux de tête, de maux de dos et d'insomnie à cause du stress causé par les procédures judiciaires et les flashbacks qui l'assaillent. Sans parler des pertes de salaires qui découlent du temps accordé aux procédures judiciaires.

Elle aurait également un profond sentiment de trahison à l'égard de son entourage, qui connaissait l'antécédent de Gervais.

Une peur importante

L'homme a aussi été déclaré coupable de menaces envers sa victime après que l'affaire eut été ébruitée. Depuis, celle-ci affirme ressentir une peur constante de son agresseur, un homme qu'elle estime être en bonne santé et habile avec une arme, malgré son âge avancé.

Elle ajoute que sa peur constante l'a poussée à acheter un chien de garde, un système d'alarme et une série de boutons de panique pour son domicile et son lieu de travail. De plus, elle maintient ses portes barrées en permanence.

Sa femme malade

Gérard Gervais ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés et n'a démontré aucune empathie envers sa victime. Malgré cela, le procureur de la Couronne, Me Éric Thériault, et l'avocat de la défense, Me Jean Petit, ont soumis une suggestion commune de 90 jours de prison discontinus.

L'accusé peut remercier sa femme malade pour cette suggestion, qualifiée de «cadeau» par Me Thériault. Elle souffre d'importants problèmes cardiaques, et Gervais est son principal soignant.

«Si ce n'était de l'état de santé de madame, je n'aurais aucune gêne à vous demander une peine de un an ou même deux ans de prison», a dit Me Thériault à la juge Ann-Mary Beauchemin.

Malgré la suggestion commune, les faits du dossier – qui ne peuvent être publiés – sont suffisamment graves pour que la juge Beauchemin hésite longuement à prononcer une sentence si clémente. Elle a même mis l'accusé en détention – il était libre jusqu'à ce moment – en attendant qu'elle y pense. Elle a toutefois fini par accepter la suggestion et l'a remis en liberté.

L'homme devra aussi payer une amende de 300$. Il lui sera interdit d'approcher sa victime, la famille de celle-ci, son domicile ou son lieu de travail.

(Avec la collaboration de Jos Morabito)