Opinion

À toi l'emmerdeur

le mercredi 06 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 06 avril 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Le billet du 6 avril 2016 d'Hélène Gingras.

Vous considérez être une personne plutôt positive ou négative de manière générale?

À toi qui critique tout le temps. Toujours prêt à monter aux barricades au moindre petit événement. Prompt à jeter ton fiel. Qui prend un plaisir évident à démolir les autres. À trouver et à tenter d’exploiter la moindre erreur. La moindre faiblesse. 

À toi qui mesure ton succès aux coups portés. Mesquins et vils. Bien souvent lancés à des inconnus. De manière bien peu subtile. Par le biais des réseaux sociaux, par exemple. Pour que tout le monde le voit. En espérant qu’on t’emboite le pas. C’est rarement le cas pourtant. Il semble évident que c'est pour toi la seule façon de prendre ton pied. De te trouver important. De te sentir quelqu'un dans la société. 

Sache que les gens ne sont pas dupes. Que le temps parle. Qu’on a des yeux nous aussi. Puis des opinions. Mais qu'on n'a pas nécessairement besoin de les enfoncer dans la gorge des autres. Qu'on se rend bien compte que tout n'est pas parfait. Mais qu'on n'a pas besoin d’en faire une affaire publique de la première importance. Parce que, la plupart du temps, ce n’est pas une affaire de la première importance.

On ne passe pas notre temps à vouloir se moquer des autres. Ni se faire remarquer. Ou seulement dans le but de semer la zizanie. Pour se penser plus intelligent. Au-dessus de la mêlée.

Il fut un temps où un commentaire méchant et mesquin m'atteignait. Me secouais pendant des jours.

Faire un métier comme le mien exige qu'on se forge une carapace à plusieurs occasions. Qu'on accepte de ne pas faire l'unanimité. Tolérer de se faire critiquer. Puis, tirer rapidement une leçon. À savoir si on a un quelconque blâme ou non. Pour ne pas refaire la même gaffe. Avec professionnalisme; sans égards à l’expéditeur.

Avec le temps néanmoins, j'ai appris à détecter un empêcheur de tourner en rond. Et je l'affirme ici; je n'ai jamais eu de temps pour toi. Je vais donc continuer à t’ignorer. À demeurer indifférente à tes propos. Sinon à en rire, comme souvent désormais. Sans avoir besoin de le crier sur tous les toits. Parce que tu n’es d’aucune utilité.

Va perdre ton temps ailleurs.