Culture

Alex Francoeur dénonce que la danse ne soit pas soutenue par le gouvernement

le mercredi 21 octobre 2020
Modifié à 15 h 24 min le 21 octobre 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le danseur professionnel lance un cri du cœur sur les réseaux sociaux au sujet de la fermeture des studios de danse dans les zones rouges, ainsi qu’à propos de l’annonce du gouvernement de soutenir financièrement le sport et les loisirs, sans un sou pour le milieu de la danse. Alex Francoeur, qui enseigne également son art, considère la situation comme «inimaginable». Le danseur originaire de Saint-Constant cite un communiqué du Réseau d’enseignement de la danse (RED) révélant que «près de 80% des écoles de danse de loisir du Québec sont dans une situation financière inquiétante qui pourrait menacer leur survie. Si la fermeture temporaire se poursuit au-delà du 28 octobre, cela pourrait être fatal pour plusieurs écoles». Le danseur soulève également que le RED chiffre à 130 000 élèves en zone rouge qui sont privés de leurs cours de danse en studio, soit 382 écoles sur les 421 répertoriées par le Réseau. «C’est énorme, répète-t-il plusieurs fois dans une vidéo qu’il a fait parvenir au Reflet et qui circule sur ses réseaux sociaux. C’est vraiment inquiétant. J’ai beaucoup d’amis de studios. C’est une situation qui est bien réelle.» Alex Francoeur explique que les studios ont dû investir, notamment en matériel pour mettre en place les mesures sanitaires, ou encore pour les cours en ligne qui ont été donnés pendant le confinement, puis qu’ils ont perdu de l’argent en fermant une première fois ainsi qu’en devant réduire le nombre d’élèves dans les cours. «Ce sont des coûts énormes pour finalement refermer», déplore-t-il. Aucune case Selon Alex Francoeur, la danse n’aurait pas dû se retrouver sur la liste des activités à arrêter dans les zones rouges, au même titre que les sports et loisirs, puisque les normes sanitaires étaient respectées, assure-t-il. «C’est le temps qu’on se fasse entendre. Il y a eu 70 M$ donnés aux loisirs et aux sports. On a 0$ pour les écoles de danse. C’est impensable. Depuis le début, on est classées entre les sports et les arts, mais il n’y a rien qui nous est donné», s’insurge-t-il. Par ailleurs, en juin, le danseur ainsi que deux propriétaires de studios de danse à Saint-Constant et à Candiac témoignaient au Journal qu’ils se sentaient oubliés, puisqu’ils ne faisaient partie d’aucune phase de déconfinement du gouvernement. Ils n’étaient inclus ni dans les sports, ni dans les loisirs.
«Il faut continuer d’élever la danse au Québec et pas de studios, pas de répétitions, pas de spectacles, pas d’émissions de télévision; ce ne sera pas possible.» -Alex Francoeur
Même son de cloche du côté de la directrice du RED, Véronique Clément. «Quand vient le temps de fermer, nous sommes considérés au même titre que les sports et loisirs, sauf que lorsque l’aide financière est annoncée, nous en sommes exclus puisque la danse est encadrée par la culture. Depuis le début de la pandémie, le gouvernement nous place dans des cases différentes et c’est toujours au détriment de notre secteur», dit-elle. Alex Francoeur soulève qu’à ce stade-ci, le problème repose sur les annulations et les demandes de remboursement. Il en appelle à la patience des élèves pour la survie des studios. «Au Québec, la danse est reconnue mondialement […] Ce serait dommage que la nouvelle génération ne soit pas à la hauteur pour se rendre là. Je crois que c’est une fierté qu’on devrait avoir au Québec d’avoir autant de danseurs qui rayonnent à l’international», souligne-t-il. Mme Clément dénote également cet enjeu. Elle soutient que l’arrêt temporaire a amené une vague de remboursement, qu’il y avait déjà une baisse des inscriptions pour la session d’automne et que des écoles de danse louent souvent des locaux privés à prix élevé. «On n’y arrive plus, c’est tout notre secteur qui est sous respirateur», affirme-t-elle. https://www.facebook.com/francoeuralex/videos/887447441785651/UzpfSTU2NzM3NjcwMzoxMDE1ODU5Mjc4ODk3NjcwNA/