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Allégations d’abus sexuels contre un prêtre «non fondées» selon une enquête

le mardi 22 mars 2022
Modifié à 15 h 07 min le 22 mars 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Le prêtre jésuite est enterré à l'église Saint-François-Xavier, à Kahnawake, depuis sa mort en mai 1999. (Photo : Le Soleil de Châteauguay - Paula Dayan-Perez)

Les allégations d’abus sexuels sur des mineurs portées envers l’ancien père Léon Lajoie «ne sont pas fondées», selon les enquêteurs de la firme privée King International Advisory Group (KIAG). Le rapport commandé par l’ordre des Jésuites du Canada concernant le prêtre qui a travaillé pendant presque 30 ans à Kahnawake a été publié le 18 mars.

«Les conclusions à ce jour de KIAG, sous réserve d'informations complémentaires et telles que présentées dans notre rapport détaillé, ne soutiennent actuellement aucune allégation d'abus sexuel d’enfants par le père Léon Lajoie, S.J. à Kahnawake pendant la période 1956-1990», peut-on lire dans la conclusion du rapport qui est disponible en ligne.

Le document explique que Brian D. King, enquêteur principal dans le dossier, a réussi à identifier trois présumées victimes «malgré la constatation de KIAG, en examinant la couverture médiatique, que jusqu'à 20 personnes s’étaient identifiées». 

«À ce jour, aucune des 17 victimes supplémentaires présumées ne s'est manifestée, n’ont été identifiées, si elles existent», peut-on lire dans le rapport.

Des trois présumées victimes identifiées, deux ont voulu participer à l’enquête, mais leurs témoignages semblent ne pas présenter des accusations fondées envers le père Lajoie, soutient l’enquêteur.

L'une des allégations de la victime présumée remonte à l'âge de six ans. Comme cette personne a été soumise à des violences émotionnelles et physiques extrêmes tout au long de sa vie, et pour des raisons connues des enquêteurs de KIAG qui ne peuvent être partagées publiquement, «il est concevable que les souvenirs d'enfance de cette personne aient fait l'objet de divers degrés de confabulation», indique le rapport.

En ce qui concerne la troisième victime présumée, les enquêteurs soutiennent une Conclusion de fait affirmant que la personne a été victime d'une agression sexuelle grave à l’église Saint-François-Xavier à une occasion entre les années 1976 et 1979.

«Bien que la victime identifie actuellement le prêtre Lajoie comme l'agresseur, pour des raisons découvertes au cours de notre enquête et selon la prépondérance des probabilités, KIAG n'appuie pas la position selon laquelle le père Léon Lajoie était l'auteur de cet incident», peut-on lire dans le rapport.

Toutefois, comme l’église Saint-François-Xavier et son personnel étaient sous la supervision de l’ordre des Jésuites du Canada à l’époque de l’incident, les enquêteurs ont recommandé l’ordre d’offrir du soutien à la victime.

Au total, la firme dit avoir parlé à plus de 20 personnes au cours de l’enquête, dont des membres de l‘ordre des Jésuites du temps où le prêtre Léon Lajoie travaillait à Kahnawake, des membres du Conseil mohawk de Kahnawake et d’anciens et actuels membres du personnel administratif et du comité de l’église Saint-François-Xavier. Les enquêteurs ont également examiné des documents d’archives.

Les 25 et 26 mars, la communauté de Kahnawake décidera du sort de la dépouille de l’ancien prêtre Léon Lajoie, qui est enterré depuis 1990 dans le territoire mohawk. À la suite des allégations portées contre lui, plusieurs personnes avaient demandé que le prêtre soit exhumé et déménagé hors réserve.