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Amoureuse des technologies rétro

le vendredi 06 avril 2018
Modifié à 15 h 34 min le 06 avril 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

À lire aussi Il opte pour le téléavertisseur plutôt que le cellulaire Cassettes audio, vidéocassettes, téléviseurs cathodiques; à première vue, le sous-sol de Martha Cecilia Benavides donne l’impression de sortir tout droit des années 80. Nostalgique, la résidente de La Prairie se dit trop attachée à ses vieux appareils pour se tourner définitivement vers les nouvelles technologies.   Dans une armoire installée du sous-sol, Mme Benavides cache des objets dont la valeur sentimentale est plus forte que l’argent qu’elle pourrait en soutirer. Sa collection de plus de 500 vidéocassettes de films lui rappelle d’heureux souvenirs d’enfance, la freinant dans son envie d’écouter ses films favoris en DVD. «Je ne me rappelle pas beaucoup mon enfance, mais j’ai des flashs qui sont liés à ces objets. Beaucoup de gens essaient de me convaincre de les délaisser, mais je ne peux pas parce que je suis trop attachée émotivement. J’ai grandi avec ça. Ç’a de la valeur à mes yeux», explique la femme de 46 ans, alors qu’elle sort des cassettes audio de l’armoire. «Madonna, Debbie Gibson, Janet Jackson!, s’exclame-t-elle, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, en pointant les pochettes poussiéreuses. Quand nous avons quitté le Venezuela pour s’installer au Canada, j’avais environ 5 ans et la première télé que nous avons eue ne fonctionnait pas. Je n’entendais que la radio et c’est la même musique que sur ces cassettes qui jouait», raconte-t-elle. Moins dispendieux Alors qu’elle était jeune mère monoparentale, Mme Benavides a garni sa collection de vidéocassettes parce qu’il s’agissait d’une option moins dispendieuse. «Je m’en foutais que ce soit en vidéocassettes ou non! Je voulais juste voir le film, c’est ce qui m’importait. J’utilisais un appareil pour amplifier le son et je créais ma propre salle de cinéma avec mes vidéos. Je continue à les regarder ainsi aujourd’hui.» Par passion pour le vintage, la Laprairienne a continué d’acheter des vidéocassettes et de les visionner. «J’aime me rappeler le temps où on rembobinait nous-mêmes nos vidéocassettes, où on utilisait un stylo pour reculer le ruban d’une cassette audio», dit-elle. Avec la fermeture des clubs vidéo, il est devenu plus difficile pour Mme Benavides de dénicher des vidéocassettes. «Je les achète dans les ventes de garage ou en fouillant sur le web, explique-t-elle. En ce moment, je cherche tous les films de la série James Bond en cassettes pour qu’on puisse les écouter en famille. Ensuite, j’essaierai de trouver les Star Wars du début des années 2000.» S’il fallait qu’un de ses lecteurs VHS se brise, la maman de deux enfants pourrait se rabattre sur l’un des trois autres qu’elle possède. Magique Après le décès de son père, Mme Benavides a hérité de collections d’objets de son époque, comme des vinyles et des convertisseurs de cassettes à CD. Pour elle, il n’était pas question de se départir de quoique soit. «Ce sont de beaux souvenirs. Je comprends qu’il faut se détacher du passé, mais à quel point? Il y a quelque chose de magique quand tu regardes un objet et qu’il te rappelle certains moments», soutient-t-elle. Partager sa collection Mme Benavides aimerait partager son amour pour les vieux appareils technologiques. Elle nourrit l’ambition d’ouvrir un musée où ses collections seraient exposées. «Les visiteurs pourraient vivre l’expérience d’utiliser ces technologies et l’argent des billets permettrait d’aider un organisme que je n’ai pas choisi encore. C’est un projet qui est encore à l’état embryonnaire», explique-t-elle. «Je ne suis pas contre les nouvelles technologies, mais je trouve qu’on a perdu au passage les contacts humains et l’aspect chaleureux.»  -Martha Cecilia Benavides