Faits divers

Attaque dans un bar : une barmaid arrache le marteau des mains de l’assaillant

le jeudi 25 avril 2019
Modifié à 9 h 47 min le 25 avril 2019
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

L’employée du bar Palace, où une dispute s’est terminée à coups de marteau le 21 avril à Beauharnois, a agi en véritable héroïne en arrachant l’arme des mains de l’un des assaillants. «La sœur de l’une des deux victimes n’arrête pas de me remercier et de me dire que sans mon intervention, son frère serait peut-être mort, témoigne Roxanne Simard, qui occupe le poste de barmaid à cet établissement de la rue Ellice depuis à peine trois mois. Mais moi, je ne me vois pas comme une héroïne, poursuit-elle avec humilité. Ça s’est passé tellement vite. Tout ce que je voulais, c’est l’empêcher (l’assaillant) de faire plus de dommages, autant à la personne qu’il frappait qu’à ceux qui restaient dans le bar.» Une attaque «en deux temps» Selon Mme Simard, tout a commencé par une dispute anodine entre l’une des deux victimes et l’un des deux suspects, lequel était venu au bar avec sa conjointe en début de soirée. «Il est allé dans les toilettes des hommes avec sa conjointe, et pendant ce temps, la première victime est aussi allée aux toilettes. C’est là que le gars s’est mis à lui dire de ne pas toucher à sa blonde. Et la première victime a répliqué qu’elle ne souhaitait qu’aller aux toilettes. Ils se sont disputés. C’est à ce moment que la deuxième victime est intervenue, de toute bonne foi, pour apaiser la tension. L’homme et sa conjointe ont finalement quitté le bar. On ne pensait pas qu’il allait revenir», raconte-t-elle. De 10 à 15 coups de marteau Vers deux heures du matin, alors qu’il ne restait plus que quatre personnes dans le bar, l’homme qui avait initié la dispute est revenu avec un ami, selon Mme Simard, qui était la seule employée présente ce soir là. «Il est entré sans faire de bruit et a empoigné le cou de la première victime, celle avec qui il s’était chamaillé plus tôt dans la soirée. Il l’a ensuite roué de coups de poing. La deuxième victime est intervenue, encore une fois, pour les séparer. C’est là que l’ami qui accompagnait l’homme a sorti un marteau de sa manche et a frappé la deuxième victime, qui n’avait pourtant rien à voir dans le conflit. Il le frappait à la tête. Je dirais qu’il lui a donné au moins dix à quinze coups de marteau», estime la barmaid, qui a subi un choc nerveux.
«Tout est allé très vite. J’étais sur l’adrénaline» – Roxanne Simard, barmaid.
À ce moment, elle avait déjà commencé à composer le 911. Mais en voyant qu’elle avait accès au marteau, elle a lâché le combiné du téléphone pour arracher à deux mains l’arme que tenait l’assaillant. «Tout est allé très vite, j’étais sur l’adrénaline, rapporte-t-elle, encore perturbée. Les deux suspects ont alors quitté le bar. Elle a repris le téléphone pour alarmer les secours. «On a ensuite essayé de compresser la plaie du gars le plus gravement atteint, celui qui a reçu les coups de marteau. Il était conscient. Mais il y avait du sang partout», dit-elle. Coma artificiel Les deux victimes ont été conduites à l’hôpital. La plus gravement blessée a été transportée au centre de traumatologie de l’Hôpital général de Montréal, où elle a été plongée dans un coma artificiel pendant 48 heures. Sa sœur, Stéphanie Latour, a indiqué au Journal le 23 avril que l’état de son frère était maintenant stable. «On espère qu’il n’aura pas de séquelles, mais on ne sait pas encore. C’est un père de famille sans histoire, il voulait juste aider», dit-elle en confiant être encore sous le choc.
Alexandre De Sève et Mikael Dubois Barnabé. (Photo tirée de Facebook)
Les deux suspects, Alexandre De Sève et Mikael Dubois Barnabé, ont été arrêtés par les policiers le 21 avril. Ils font face à plusieurs chefs d’accusation, dont voie de fait grave, agression armée et complot. De son côté, la barmaid Roxanne Simard est présentement en arrêt de travail. Elle ne sait pas encore si elle aura la force de retourner travailler à cet endroit.