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Au monticule à 66 ans

le mardi 06 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 octobre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Marc-André Carreau n’avait pas touché à son gant de cuir depuis 15 ans quand il a décidé de se remettre à la balle-molle. Le lanceur émérite de softball a effectué un retour dans l’uniforme des As de Saint-Philippe cet été, au grand plaisir de ses nouveaux coéquipiers.

À Québec, Marc-André Carreau est une vedette. Originaire de Sillery, le lanceur a joué avec la défunte grosse Machine Jaune de la station de radio commerciale CFLS, une équipe de balle-molle très populaire et compétitive qui soulevait les foules.

«C’était à l’époque où les joueurs de hockey jouaient à la balle l’été, raconte M. Carreau. On a souvent joué contre les Canadiens et les anciens Chevaliers O’Keefe et ce n’était pas rare de voir les estrades pleines à craquer.»

Il a également porté les couleurs des Seahawks de Miami au sein d’une ligue professionnelle de modified fast pitch pendant près de dix ans. Il a ensuite été dans le camp de Boston deux ans. M. Carreau a été nommé sur l’équipe toute étoile américaine à deux reprises. Aux États-Unis, il lançait à une distance de 46 pieds du marbre.

Bref, le sportif surnommé mister change up à cause de ses «gros changements de vitesse» a un CV impressionnant. Les gars de l’équipe de Saint-Philippe l’ignoraient.

«Quand on m’a parlé du gars, on m’a dit qu’il avait 66 ans et qu’il n’avait pas lancé depuis 15 ans, se rappelle amusé le capitaine des As, Vincent Lanteigne. Disons que je n’étais pas convaincu, mais je me suis dit qu’on allait l’essayer. Après l’avoir vu, je peux te dire qu’on a vite été emballé! Des joueurs disaient même en début de saison qu’il était trop fort pour la ligue.»

Bon instructeur

En plus d’être un bon joueur, M. Carreau est un bon pédagogue. Il a d’ailleurs opéré une école de lanceurs pendant deux ans avec ses anciens collègues Gilles Pinard et Alain Rainville.

«On avait une équipe qui n’avait pas de lanceur et Marc-André a formé un joueur en seulement quatre ou cinq cours, indique M. Lanteigne. Il sait comment décortiquer un lancer et il lance près de neuf sortes de balles différentes. Il donne des trucs à tout le monde.»

Cette saison, le vétéran a lancé lors d’une quinzaine de matchs.

Rouillé

Le retour de M. Carreau ne s’est pas fait sans heurts.

«J’ai trouvé ça dur de recommencer parce que, comme lanceur, tu te déhanches de toutes sortes de façons et ça fait ressortir les petits bobos», indique le Saint-Philippien. Malgré les petits inconforts, l’athlète est heureux d’avoir remis ses crampons. À l’écouter en parler et à voir la lueur dans ses yeux, on sait tout de suite que ce n’est pas de la frime.

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