Automobiles

Audi e-tron quattro 2019 : au volant d'un prototype en Namibie

le dimanche 14 octobre 2018
Modifié à 14 h 00 min le 14 octobre 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Gabriel Gélinas

BITTERWASSER, Namibie – Une tempête de sable avance sur l’horizon d’une vaste plaine connue sous le nom de Salt Pan à Bitterwasser, à la limite du désert du Kalahari en Namibie. Un épais nuage de poussière gagne rapidement en volume, et c’est alors que l’on s’aperçoit que cette tempête de sable n’est pas générée par le vent qui balaie la savane africaine, mais bien par un VUS à motorisation électrique qui roule à haute vitesse dans un silence presque complet.

Il fait très chaud, la poussière est omniprésente, le silence règne, et c’est dans ce contexte très particulier que nous allons conduire des prototypes du Audi e-tron quattro 2019.

Pourquoi en Namibie et pourquoi à Bitterwasser?
Parce que cet environnement à la fois très rude et sans pitié donne plusieurs occasions d’évaluer le nouveau rouage intégral, développé spécifiquement par Audi, pour ce VUS à motorisation électrique.

La surface du Salt Pan, composée de sel, de poussière et de sable, présente un coefficient de friction qui s’apparente à celui de la neige durcie, et la température ambiante, supérieure à 35 degrés Celsius, met à l’épreuve le système de refroidissement au liquide développé par les ingénieurs de la marque qui permet de pousser les moteurs électriques au maximum sans éprouver de perte de puissance.

En guise de présentation
Si vous avez lu notre reportage sur la première mondiale du e-tron quattro à San Francisco il y a quelques semaines, vous pouvez sauter les deux prochains paragraphes. Si ce n’est pas le cas, voici en rafale quelques informations pertinentes en guise de présentation.

Il s’agit d’un VUS électrique animé par deux moteurs, le premier entraînant les roues avant et le second les roues arrière. Ces deux moteurs sont alimentés par une batterie de 95 kWh, conçue et construite par Audi. Cette batterie, logée sous le plancher du véhicule, fait grosso modo la taille d’un lit deux places et pèse 699 kilogrammes.

Les ingénieurs font état d’une autonomie de 400 kilomètres, ce qui semble plutôt conservateur compte tenu de la taille de la batterie. En mode Boost et avec le système de départ canon en fonction, le e-tron quattro fait le sprint de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes, ce qui est assez impressionnant pour ce véhicule de presque deux tonnes et demie métriques dont le poids est chiffré à 2 490 kilos. La puissance et le couple sont respectivement de 402 chevaux et de 490 livres-pied en mode Boost.

Et la recharge?
En Amérique du Nord, lorsqu’il est branché à une borne de recharge conventionnelle de 220 volts livrant 9 kilowatts, la recharge complète du VUS est accomplie en dix heures. En branchant le véhicule sur une borne de recharge rapide de 50 kilowatts, on peut charger la batterie à 80% en 80 minutes. Si le chargeur livre 100 kilowatts, ce temps est réduit de moitié, soit 40 minutes. En Europe, il sera possible de se brancher sur une borne de 400 volts et 150 kilowatts pour obtenir une charge à 80% en trente minutes, alors que le branchement sur une borne de 350 kilowatts réduira le temps de charge à 80% à douze minutes.

Comportement routier et dynamique
Que ce soit en roulant sur la surface durcie du Salt Pan ou sur la surface meuble des dunes de la région avoisinante, le e-tron quattro nous a donné l’impression qu’il était taillé d’un seul bloc de granite, tellement sa structure est rigide. À ce sujet, les ingénieurs nous ont révélé que la rigidité en torsion du e-tron quattro est supérieure à celle d’un VUS conventionnel dans une proportion de 45%, puisque le plancher du véhicule est composé de sa batterie.

Sur une partie du parcours de conduite hors route, il a d’ailleurs été possible de faire balancer le véhicule avec deux roues au sol et deux roues dans les airs, tout en ouvrant et fermant toutes les portières sans aucun problème.

quattro en version électrique
Sur un « circuit » aménagé sur le Salt Pan de Bitterwasser, nous avons pu conduire le e-tron quattro à haute vitesse pour évaluer le nouveau rouage intégral développé spécifiquement pour ce véhicule. Comme il s’agit d’un véhicule à motorisation électrique animé par deux moteurs, les composantes électroniques jouent un rôle clé pour distribuer le couple là où il est requis, et pour commander le freinage sélectif des roues afin d’assurer la stabilité du véhicule.

Avec le système de contrôle électronique de la stabilité en fonction, le e-tron quattro s’est montré très stable en toutes circonstances, exactement comme un VUS conventionnel, avec des réactions tout à fait prévisibles qui permettent au conducteur de garder le contrôle à tout moment. Le passage en mode ESC Sport permet au conducteur de faire dériver le véhicule en virage puisque le système n’intervient que durant la phase de contre-braquage en sortie de courbe.

Il est aussi possible de désactiver complètement le système de contrôle électronique de la stabilité pour transformer le e-tron quattro en véritable machine de drift, ce qui est très agréable dans l’environnement contrôlé d’un circuit improvisé où il n’y a aucun obstacle à frapper. À 2 490 kilos, le e-tron quattro est très lourd, mais sa répartition des masses est idéale puisqu’elle est de 50% sur le train avant et de 50% sur le train arrière.

Prix et disponibilité
L’échelle de prix en dollars canadiens n’est pas encore connue, mais celle pour les États-Unis a été communiquée au lancement. Elle est de 74 800 $ US pour la variante Premium Plus, 81 800 $ US pour la déclinaison Prestige et de 86 700 $ US pour les versions Edition 1. Au Canada, il est toutefois possible de réserver un modèle en déposant 1 000 $ par le biais du site web d’Audi Canada.

Le VUS e-tron quattro sera disponible au Canada à compter du deuxième trimestre de 2019. Nous avons été impressionnés par ce premier contact avec ces prototypes du Audi e-tron quattro 2019 et avons très hâte de conduire le modèle de production plus tard cette année. Gardez le contact!