Opinion

Avantageux Publisac

le mardi 26 novembre 2019
Modifié à 8 h 18 min le 26 novembre 2019
Des gens réclament la fin de la livraison du Publisac de porte à porte, recommandant qu’il soit plutôt obtenu sur demande. Ils négligent des avantages importants de ce moyen de transport en commun d’informations très utiles. En regroupant dans un seul envoi les circulaires d’une multitude de commerces et le journal local, le Publisac permet de réaliser des économies substantielles sur les frais de distribution. Ce modèle d’efficacité offre un peu d’oxygène aux médias qui en ont bien besoin. Les ménages en bénéficient également. Les circulaires regroupées, livrées à leur porte, leur facilitent la vie. La formule permet de prendre connaissance des rabais, notamment des épiceries, de comparer les prix et d’épargner. Ce, de façon très conviviale, papier en mains. «Les rabais liés aux circulaires et les coupons permettent de réduire de façon substantielle la facture moyenne d’une épicerie», expriment des organismes communautaires dans une lettre publiée récemment dans Le Devoir. Les groupes d’aide alimentaire se portent à la défense du Publisac en disant combien il est pratique pour leurs cuisines collectives et ateliers d’apprentissage, voués à cuisiner à petit prix et à briser l’isolement des personnes moins nanties.
Le contenu du Publisac favorise l’achat local en informant les citoyens des produits disponibles à deux pas de chez eux. Cet aspect fait partie de la consommation écoresponsable.
« Le contenu du Publisac favorise l’achat local en informant les citoyens des produits disponibles à deux pas de chez eux.»
En ce qui a trait aux circulaires, aucun arbre n’est abattu pour les fabriquer. Ils le sont à partir de résidus de coupe de bois d’œuvre. Le sac qui les protège est fait de résidus de plastique et est recyclable à 100 %. Il ne faut pas croire que les circulaires en ligne sont parfaitement écologiques. Toutes les données de l’univers virtuel se trouvent dans des serveurs et voyagent dans un système d’antennes cellulaires, entre autres, qui génèrent des gaz à effet de serre. C’est sans parler de l’impact négatif des écrans sur la vision. Le Publisac fait aussi travailler des gens. L’impression et la distribution représentent 4500 emplois directs, selon TC Transcontinental. Des milliers d’emplois indirects y sont également liés, notamment chez les papetières, les scieries et les recycleurs. Interdire la distribution du Publisac comme il est demandé à la Ville de Montréal va à l’encontre de la liberté commerciale et du droit à l’information. Il n’appartient pas aux municipalités de décider ce qui peut ou non être déposé dans les boîtes aux lettres. Prohiber la livraison de produits non seulement légaux mais aussi d’une grande utilité alourdirait l’assiette de responsabilités déjà fort bien garnie des municipalités. Quand on adopte un règlement, il faut conséquemment prendre des mesures pour le faire respecter. Il existe bien d’autres priorités que de policer les circulaires.  Julie Voyer, fondatrice et PDG de Gravité Média Sandy Roy, directrice générale et développement des affaires au Courrier du Sud