Opinion

Billet : Chat me suffit

le mercredi 02 mai 2018
Modifié à 14 h 09 min le 02 mai 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Y a-t-il une comparaison possible entre un bébé et un chaton? Oui, si vous êtes obligés d’installer un verrou antibébé à votre porte de chambre… J’avais oublié à quel point un chaton peut être tannant. Ne fait aucune différence entre le comptoir de cuisine et le plancher. Il grimpe partout. Sur la rampe d’escalier. La tablette du foyer. Sans aucune convention. Heureusement avec assurance, la plupart du temps. Il faut sans cesse le discipliner. Lui enseigner ce qui est permis. Et interdit. Vous avez beau dévaliser le Dollorama et l’animalerie, tout devient un jeu pour lui. Les Q-Tips dans la poubelle. Le pompon de fourrure de votre tuque. Les fils électriques. Il s’enroule un sac d’épicerie autour du cou quand vous avez le dos tourné. Il mordille autant les petites lumières décoratives que le livre que vous avez emprunté à la bibliothèque. Il cache les vitamines laissées sur le comptoir. Si bien que vous devez prendre des mesures temporaires. Mettre des magazines sur la poubelle. Pour éviter qu’il ait envie de la renverser. Couvrir votre divan pour lui ôter l’envie de dévorer les boutons décoratifs. L’arroser pour le dissuader de certains comportements inacceptables. Chaque soir au retour du boulot, vous retrouvez votre maison dans un état lamentable. C’est à croire que des fantômes vivent avec vous. Les portes de garde-robe sont constamment ouvertes. Les plantes sont renversées. La vitre d’un cadre est sur le sol en mille morceaux. Un soir, vous regardez la télé et la chasse d’eau de la toilette se déclenche toute seule. Ou presque. Jusqu’à ce que vous aperceviez un chaton sortir en douce de la salle de bain.
«On ne possède pas un chat, c’est lui qui vous possède.» -Françoise Giroud dans Journal d’une Parisienne
La nuit, vous entendez des pas de course dans l’escalier. Et des «boums» inquiétants de temps à autre. Vous vous réservez un espace sans poil: votre chambre. La nuit, de temps à autre, vous entendez miauler derrière la porte. Vous résistez à la tentation d’ouvrir. Puis, des moustaches viennent vous chatouiller le visage. Plusieurs fois de suite. La même nuit. Votre chaton le plus grand s’étire suffisamment pour être capable d’ouvrir la poignée de porte avec ses pattes. Vous obligeant à poser une action. C’est mon quotidien depuis quelques mois. Multiplié par deux. Mais ça m’amuse. Et les séances de caresses et de ronronnement compensent largement pour les petits désagréments.