Opinion

Billet d'humeur : À n'y rien comprendre

le vendredi 28 septembre 2018
Modifié à 10 h 57 min le 28 septembre 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Vous arrive-t-il de ne rien comprendre? Je vous avertis, c’est encore un épisode sur nos soins de santé. À croire que je vais finir par écrire une série. Mon père a été hospitalisé pendant presque un mois en raison d’un problème de santé. Heureusement, il est rétabli. De retour à la maison. Tout le monde s’est occupé de lui aux petits oignons. Ça se voyait que le personnel était bienveillant. Aimant. En particulier les infirmières. Au niveau des communications cependant, on repassera. J’étais au travail, un vendredi matin, jour de tombée du journal, lorsque j’ai appris que mon père avait son congé d’hôpital. Qu’il fallait aller le chercher. Avant la fin de la journée. Le médecin avait signé son congé la veille. J’étais la seule parmi mes sœurs à pouvoir me libérer du travail pour accompagner ma mère. J’ai néanmoins dû faire toute une gymnastique pour m’organiser. Et compter sur mes collègues pour me remplacer. Tellement c’était à la dernière minute. Il est vrai que je ne sauve pas des vies dans le cadre de mon travail. Mais je me tourne pas non plus les pouces. Jamais on n’avait eu le moindre indice que mon père allait avoir son congé. Ah! Non, c’est faux. L’ergothérapeute lui en avait glissé un mot en début de semaine. Vous comprendrez qu’à son âge avancé, il avait oublié de nous en faire part.
«Bien informés, les hommes sont des citoyens. Mal informés, ils deviennent des sujets.» - Alfred Sauvy
Quand l’infirmière m’a annoncé que mon père avait son «congé temporaire», je pensais que c’était seulement pour le week-end. J’ai dû lui demander de m’expliquer. J’ai alors compris que c’est le terme employé dans leur jargon pour dire qu’on gardait son lit d’hôpital jusqu’à lundi. Au cas où ça n’irait pas du tout à la maison. Ce n’est pourtant pas ce que j’appellerais un congé temporaire… Je vous répète que mon père a bénéficié de très bons soins. Néanmoins, j’ai toujours eu le sentiment qu’on nous tenait à l’écart. Qu’on nous informait de rien. J’ai dû insister, quand nous sommes allées le chercher, pour connaître les résultats de son évaluation physique. Son niveau d’autonomie. Et le suivi que donnera le CLSC. Éventuellement. Autrement, personne ne nous aurait informées. Malgré nos multiples visites. On traite le patient. Mais on maintient dans l’ignorance les proches qui ont aussi un rôle à jouer dans le maintien de sa santé.